Bruxelles, du 16 septembre au 10 octobre 2020, Art Aborigène de Maningrida – Terre d’Arnhem
Exposition au sein de la galerie Aboriginal Signature Estrangin Gallery : 101 rue Jules Besme, 1081, Bruxelles (Koekelberg) Tél : +32 (0) 475 55 08 54
Vernissage le mercredi 16 septembre de 11h à 21h – Ensuite sur RDV du mardi au samedi de 11h à 19 heures
Pour la première fois à Bruxelles, une exposition présente les œuvres d’artistes de premier plan et émergents de Maningrida Arts & Culture dans le grand nord tropical de l’Australie. Elle témoigne de la résilience féroce des habitants de la région à maintenir avec force leurs langues, leur pays et leurs pratiques artistiques vivantes dans un monde contemporain.
Les artistes de la région de Maningrida veulent raconter l’histoire de la puissance de leur système de croyance, essentiel pour véhiculer le djang *: le pouvoir transformateur permanent, éternel et porteur de vie qui rend compte de tous les aspects de l’existence. Le mot djang fait également référence aux ancêtres de la création, au pays où réside leur esprit, et aux dessins et chants cérémoniels qui représentent cet être. Pendant des millénaires, les gens se sont appuyés sur des images associées pour peindre les surfaces rocheuses, les abris d’écorce et les corps pour les cérémonies. La sculpture était également courante sous la forme d’objets sacrés, de vêtements corporels de cérémonie, de contenants tissés tels que des sacs d’aneth et de ficelle et de technologies aquacoles telles que des pièges à poissons coniques et des clôtures, qui se sont tous manifestés dès la création.
Les artistes de la communauté artistique de Maningrida sont répartis sur un vaste territoire de 7000 kilomètres
carrés, avec 12 groupes linguistiques distincts et 112 groupes claniques. Maningrida (1000 habitants) est considérée comme très éloignée, même selon les normes australiennes, étant à plus d’une heure de vol de la ville la plus proche de Darwin (population de 135 000 habitants). Les artistes vivent bien souvent plus loin que Maningrida dans leur propre pays à 2, 3 ou 4 heures de pistes à travers la forêt tropicale, dans des stations très éloignées, également appelées « homeland ». Une « outstation » typique peut avoir juste 4 maisons, et une structure pour garder en sécurité les objets de cérémonie, avec 20 à 60 personnes vivant et s’occupant de la terre, des sites sacrés à proximité et du maintien des rituels et des pratiques culturelles.
Les Artistes
Au cours des dernières décennies, Maningrida Arts & Culture a accompagné les carrières d’artistes renommés, dont une bonne partie figurent de façon exceptionnelle dans l’exposition à la galerie Aboriginal Signature Estrangin à Bruxelles, comme John Mawurndjul, Lena Yarinkura, Bob Burruwal, Samuel Namundjda, Crusoe Kuningbal et Mick Kubbarrku. Ils ont encadré la prochaine génération de jeunes artistes, dont Paul Nabulumo, David Brian, Rosina Gunjarrwanga, Deborah Wurrkidj et Kenan Namundjda.
Des artistes de Maningrida, notamment des chanteurs, des danseurs et des interprètes, ont exposé et voyagé bien souvent au Japon, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en France, en Allemagne et en Italie. Plus récemment, John Mawurndjul s’est rendu à Berlin pour l’exposition Indigenous Australia Masterworks de la National Gallery of Australia et cinq femmes de Babbarra Designs se sont rendues à Paris pour le vernissage de l’exposition textile Jarracharra – Dry Season Winds, à l’ambassade d’Australie.
* Djang est un mot de la langue Kuninjku. Le mot diffère selon les groupes linguistiques régionaux, mais le sens est le même.
Merci à Maningrida Arts and Culture, aux voix et analyses académiques ayant permis de préparer ce texte, dont celle de Luke Taylor.
N’hésitez pas envoyer vos questions à Yves en français ou en anglais à l’adresse yves.hernot@lecourrieraustralien.com. Il mettra à profit son expertise pour vous mettre dans la bonne direction en vous donnant son avis comme il l’a fait pendant des années à la télévision et dans les journaux australiens.
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