D’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la France fait à l’heure actuelle mieux que l’Australie en matière d’écarts de salaires entre hommes et femmes. Dans les deux pays, les inégalités salariales stagnent toutefois depuis le début des années 2000.
Sur la base de données recueillies en 2016, l’OCDE propose sur son site internet une comparaison internationale des écarts de salaires médians entre ses 35 pays membres. Avec un écart salarial de 9,9% entre femmes et hommes, la France s’y classe en dessous de l’écart moyen des pays de l’OCDE (14,1%). Elle fait ainsi bien mieux que l’Australie, où les femmes gagnent 14,3% de moins en moyenne que leurs collègues masculins.
D’après l’OCDE, cet écart de salaire médian entre femmes et hommes comparativement faible en France s’explique notamment par la forte progression du niveau d’éducation atteint par les jeunes femmes françaises au cours des dernières décennies. La proportion de jeunes femmes de 25 à 34 ans diplômées du supérieur est aujourd’hui supérieure d’environ 8 points de pourcentage à celle des hommes du même âge, ce qui est inférieur à la moyenne de l’OCDE. Le taux d’emploi des femmes françaises (61%) est lui aussi élevé, conduisant à un écart femmes-hommes comparativement faible.
Tout est néanmoins loin d’être parfait dans l’Hexagone. D’un côté, même si la France occupe une place plutôt favorable par rapport aux autres pays en matière d’emploi des femmes et des aides pour concilier travail et vie familiale, les inégalités de recours à ces aides sont des obstacles à l’obtention d’une plus grande égalité. Surtout, bien que l’écart salarial soit relativement bas, il ne se réduit plus depuis le début des années 2000. D’après l’OCDE, cette stagnation est directement liée au plafond de verre auquel font souvent face les femmes françaises au cours de leur carrière. De manière typique, les femmes ne représentent en France que moins d’un tiers des cadres de direction.
Plafond de verre
Cette stagnation se retrouve largement en Australie. D’après les données fournies par la Workplace Gender Equality Agency (WGEA), les inégalités de salaires dans le pays n’ont pas varié de plus de 4% au cours des deux dernières décennies. Le plafond de verre semble ainsi, là aussi, très prégnant : toujours selon la WGEA, seulement 24,9% des personnes siégeant dans les conseils d’administration australiens sont des femmes.
D’après les chiffres de WGEA, l’écart salarial entre les hommes et les femmes varie significativement en Australie selon le secteur d’activité. Les inégalités les plus importantes concernent notamment les services d’assurance (31,9 %), l’immobiliers (31,4 %), la construction (27,4 %), ou encore l’agriculture (25,7%), tandis que les différences de salaires sont bien plus faibles dans la restauration et hébergement (11,9 %), l’éducation (10,6 %), ou l’administration publique (9,2 %). Au-delà ces différences, si les inégalités restent stables depuis plusieurs années dans la plupart de ces secteurs, les écarts sont en forte augmentation dans les domaines de la santé et de l’éducation.
En 2017, une étude de l’agence australienne a toutefois révélé que le nombre d’employeurs accordant une attention particulière à l’écart salarial entre leurs employés masculins et féminins avait augmenté de 10,8 % en un an. Pour Libby Lyons, directrice de WGEA, les inégalités pourraient ainsi rapidement diminué dans les années à venir, dès lors que « beaucoup d’employeurs en viennent à considérer l’égalité salariale comme une priorité ». Reste que, pour le moment, « quel que soit le secteur et le type de poste, les hommes continuent de gagner plus que les femmes en Australie ».
Sources : data.oecd.org ; wgea.gov.au
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