Rencontre avec François Romanet, le CEO de Safran Pacific et Président National de la Facci (Chambre de Commerce franco-australienne).
Qu’est ce qui vous a amené en Australie ?
Entre 1999 et 2004, j’étais basé à Paris et responsable de la Division Business Europe et USA de SAGEM. De par mes fonctions, j’étais amené à voyager beaucoup et je dois bien avouer que je commençais à trouver cette accumulation de voyages assez envahissante pour profiter pleinement de ma famille. Un jour, le Président de SAGEM m’a demandé de recruter quelqu’un pour s’occuper de l’Australie. Après 24 heures de réflexions, j’ai annoncé vouloir occuper ce poste à Sydney. Il faut préciser qu’à cette époque, je ne connaissais absolument rien de l’Australie et que je n’y avais jamais mis les pieds !
Quelles sont vos fonctions actuelles?
J’occupe aujourd’hui le poste de CEO Safran Pacific. En 2005, Sagem a fusionné avec Snecma pour devenir Safran. Nous avons alors vendu notre Division Telecom, maintenu celle de la Défense et de la Sécurité et développé l’Aéronautique. Safran est le fournisseur de compagnies aériennes et des gouvernements. En Australie, nous travaillons par exemple avec Qantas, Jetstar et Virgin. Nous développons aussi les « smartgate » avec reconnaissance faciale biométrique et fournissons des équipements à l’armée australienne.
Notre ADN, c’est de fournir des produits de très haute technologie.
L’Australie est un marché très important pour nous car il couvre toutes nos activités dans nos trois domaines : Défense, Sécurité et Aéronautique. C’est un pays avide de nouvelles technologies, qui joue souvent un rôle de précurseur dans le monde. Par exemple, la biométrie ne leur fait pas peur.
Qantas en est l’exemple parfait. La compagnie australienne effectue des choix technologiques qui sont regardés partout dans le monde. Le marché australien est en effet très régulé, pragmatique et pointilleux sur ses choix techniques. C’est un marché stratégique car si vous gagnez l’Australie, cela vous ouvre de nombreux autres pays. C’est aussi pourquoi les Australiens sont très forts pour négocier les prix car ils savent que beaucoup feraient n’importe quoi pour être associés à une marque comme Qantas.
Vous occupez aussi des fonctions prestigieuses à la chambre de Commerce…
Je suis en effet le Président National de la Chambre de commerce Franco-Australienne. J’ai toujours souhaité m’investir dans le domaine associatif. Durant quatre années, j’étais d’ailleurs Président de l’école française Condorcet. J’ai toujours eu cette passion d’aider. L’associatif permet aussi de passer du temps avec la Communauté, de contribuer au développement entre les deux pays.
J’ai d’abord été contacté en 2008 pour aider la Facci NSW qui était dans un état catastrophique. Il y a eu un travail important réalisé pendant deux années par Pierre Maciejowski et Bruno Gutton pour colmater les brèches et remettre de l’ordre. J’ai ensuite assumer le rôle de Président NSW de 2012 a 2014.
Aujourd’hui, tous les Chapitres de la Chambre de Commerce travaillent ensemble avec un même objectif : proposer une valeur ajoutée à ses membres et organiser des événements communs.
Notre Board est composé de personnes très compétentes et toutes les grandes entreprises françaises sur le territoire sont à présent membres. C’est d’ailleurs dans cette optique que nous allons organiser le premier Business Forum mi-septembre. (NDLR : ce forum fera l’objet d’un article spécifique dans les prochaines semaines)
Je tiens aussi à préciser que la Team France, récemment créée effectue un travail exceptionnel. La collaboration avec l’Ambassade, le Consulat, la Chambre de Commerce, Business France,… est exemplaire. Un seul objectif commun nous anime, « Comment faire briller la France en Australie ? »
Vous avez aussi reçu récemment l’Ordre National du Mérite!
En effet, le 25 juin, l’Ambassadeur Christophe Lecourtier m’a remis l’Ordre National du Mérite. Cette distinction récompense les mérites distingués, militaires ou civils, rendus à la nation française. C’est un honneur, une reconnaissance mais certainement pas un aboutissement.
Que pensez-vous de l’Australie ?
J’ai à présent une passion commune pour la France et l’Australie. Je trouve que les deux pays possèdent une culture fort similaire notamment en ce qui concerne l’éducation. En réalité, je retrouve en l’Australie d’aujourd’hui, la France des années ’60. C’est un pays toujours en développement : les villes changent, l’immigration est importante,… Je revis en quelque sorte ce que mes parents ont vécu en France.
C’est un pays exceptionnel ! Tout le monde est accessible, c’est une terre d’opportunités personnelles et professionnelles. Nous sommes tous égaux ici. Malheureusement, le seul bémol c’est son éloignement de la France, ce n’est pas toujours évident…
Quels sont vos petits endroits secrets au vous aimez vous détendre?
J’adore Byron Bay. Je cultive un véritable amour pour cet endroit magique. Il règne sur ce petit îlot une ambiance baba cool, un peu bobo. Et les plages sont à couper le souffle.
J’aime aussi Coogee. La vie de quartier et la plage sont juste parfaites. On peut tout faire à pied en étant à deux pas du CBD. C’est d’ailleurs ce qui fait en partie la beauté de Sydney. Quelle ville au monde vous permet de passer de la City aux plages en 10 minutes ?
Un restaurant ou bar que vous appréciez et recommandez?
J’apprécie le Barzura derrière la plage de Coogee. Il offre une cuisine basique mais l’atmosphère qui y règne est très agréable. Le Coogee Pavilion est aussi un très bel endroit, on peut y amener ses enfants et profiter d’une belle après-midi.
En ville, je vous suggère le restaurant chinois China Lane près de Martin Place. Vous ne serez pas déçus !
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