A l’occasion des négociations des Nations Unies à Ottawa (Canada), deux pays ont présenté une proposition concrète visant à limiter la production de plastique. Celle ci pourrait permettre de réduire ses effets nocifs, et notamment les émissions importantes de dioxyde de carbone qui y sont liées.
La proposition soumise par le Rwanda et le Pérou fixe un objectif de réduction globale, qualifié d’ “étoile polaire”. Elle projette une diminution de 40 % de la production de polymères plastiques primaires dans le monde d’ici à 2040, par rapport à une base de référence de 2025.
Elle est donc conforme à l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C. La proposition précise que la production de polymères plastiques primaires doit être maintenue “à des niveaux durables” et appelle à envisager la notification obligatoire par les pays de données statistiques sur leur production, leurs importations et leurs exportations.
Les enjeux de cet objectif sont de taille. En effet, environ 11 millions de tonnes de plastique sont déversés chaque année dans les océans et, d’ici 2040, l’ampleur de cette pollution marine devrait être multipliée par trois.
La production de plastique est un facteur important de dérèglement climatique, dans la mesure où elle implique généralement l’utilisation de combustibles fossiles.
Selon une analyse réalisée en 2021 par Beyond Plastics, l’industrie américaine du plastique contribuera davantage à la crise climatique que les centrales à charbon dans le pays d’ici à 2030.
Lors des négociations des Nations Unies qui se sont tenues en 2022 à Nairobi (Kenya), les pays présents avaient convenu qu’un traité visant à réduire les déchets plastiques devait prendre en compte l’ensemble du cycle de vie du plastique. Il avait donc été décidé qu’un accord international juridiquement contraignant devrait être élaboré d’ici 2024.
Selon Graham Forbes, responsable des projets mondiaux sur le plastique chez Greenpeace USA participant aux négociations d’Ottawa, “cet objectif n’est pas assez ambitieux pour Greenpeace, mais il s’agit d’un premier pas important vers un accord visant à limiter la production mondiale de plastique. Il est impossible de résoudre la crise de la pollution sans limiter, réduire et restreindre la production de plastique”.
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