Le jeudi 27 avril, Loveena Narayanen s’est efforcée de garder pour elle les résultats du concours « Dis-moi dix mots » qui venaient de lui parvenir. Il fallait d’abord prévenir la principale, avant d’annoncer à ses élèves qu’ils avaient gagné le 1er prix de cette compétition internationale de sensibilisation à la langue française. Une belle consécration pour ce collège de Melbourne et ses 33 jeunes lauréats.
Un concours pour célébrer la langue de Molière et son évolution
Lancé en 2006 par le Ministère de la Culture et de la Communication, ce concours soumet dix mots à la moulinette créative des élèves de primaire et secondaire. Une façon de pousser chacun à s’exprimer librement en « mots » bien sûr, mais parfois aussi en photos, en vidéos ou en dessins. Cette année, le comité international francophone chargé de la délicate mission de sélectionner le thème et ses déclinaisons a choisi « Dis-moi dix mots sur la toile », avec : avatar, canular, émoticône, favori, fureteur, héberger, nomade, nuage, pirate, télésnober.
Un drôle d’e-vocabulaire comme terreau d’expressivité
Au Glen Eira College, deux classes de year 7 (CNED) et year 9 ainsi qu’une élève de year 10 se sont lancés à l’assaut des dix mots imposés. Certains leur étaient déjà familiers, d’autres ont été découverts avec stupeur ou amusement. Télésnober ou émoticône, par exemple, ne faisaient pas partie de leur vocabulaire courant. Quant à « héberger » il évoquait une notion beaucoup plus terre-à-terre : accueillir quelqu’un sous son toit plutôt qu’un site sur la toile. « Nuage », lui, a eu un succès mitigé. Malgré tout, les élèves se sont retroussé les manches.
Un site internet : une évidence pour un tel sujet
Pour présenter le fruit de leur travail, un site a été spécialement conçu avec l’aide technique et bienveillante de Camille Lancelin, stagiaire ad hoc venue de France et très impliquée dans le projet. « J’ai aidé les élèves à mettre en place leur création et parfois pour le montage de leur vidéo et les sous-titres. Mais attention, précise-t-elle, ce sont leurs mots, leurs idées. Il n’y a pas eu d’ingérence, ils ont travaillé en toute indépendance. » Au final, le site présente des vidéos, des productions papier, un jeu de société, des acrostiches et une histoire.
Un bel investissement personnel des élèves (et de leur famille)
« Ce qui est formidable avec ce concours, explique Loveena, c’est que les enfants peuvent s’exprimer selon leur sensibilité. Ceux qui aiment écrire, écrivent. Ceux qui préfèrent la technique, peuvent filmer. Ceux qui sont manuels ont l’occasion de découper, modeler etc. » L’essentiel est de rester proche de son mot, de jouer avec lui, de se l’approprier. Chaque « avatar » (pion) du jeu de société développé pour le concours a demandé 5 heures de travail à sa créatrice, un sacré investissement. Quant aux familles des élèves, elles ont souvent été mises à contribution en figurant dans les vidéos.
Le 1er prix dans la catégorie « établissements étrangers » est une belle récompense, sachant que 800 concurrents étaient en lice. « J’ai acheté des Tim Tam aux élèves pour fêter ça« , rigole Camille Lancelin. Quant à Loveena Narayanen qui participe au concours depuis 8 ans avec le collège, elle est ravie de cet accomplissement. Reste à choisir les deux élèves qui partiront avec elle en France pour la remise des prix le 18 mai prochain à l’Académie française. Peut-être le plus dur de toute cette aventure.
Le site « Dis-moi dix mots » des élèves de Glen Eira College est ici.
Les informations sur le collège et ses programmes en français (dont CNED) sont là.
* Vidéo de Morgan Jaulin, Louis Jacobe de Naurois, Kirra Foster et Cooper Walters / Jeu L’histoire d’un nomade par Isabella Izzy Mcfarland, Key Someda, Lily Gordon et Kahiya Ali / Acrostiche de Emily Mclenaghan
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