La Cour permanente d’arbitrage a accepté d’examiner le différend frontalier maritime entre l’Australie et le Timor oriental, portant principalement sur les revenus pétroliers et gaziers, a annoncé la CPA lundi.
La CPA « s’est déclarée compétente pour poursuivre la procédure de conciliation » initiée par le Timor oriental en avril contre Canberra, a déclaré dans un communiqué cette cour internationale basée à La Haye. Après des négociations infructueuses, le Timor avait demandé à la cour de mettre fin à ce litige qui a dégradé les relations entre les deux pays. De son côté, l’Australie estimait qu’il n’y a pas lieu de faire appel à la Cour étant donné qu’un traité signé en 2006 avec Dili exclut une procédure obligatoire de conciliation.
Mais le Timor exige l’annulation de ce traité qui prévoit également le partage d’une partie des milliards de dollars issus des ventes du pétrole et du gaz de la mer du Timor, accusant Canberra d’avoir espionné des responsables timorais pour avoir l’avantage lors des négociations.
« De la même manière que nous nous sommes battus avec force et que nous avons tant souffert pour notre indépendance, le Timor oriental ne se reposera que lorsqu’il possèdera ses droits souverains sur ses terres et ses mers », a réagi lundi l’ancien Premier ministre et héros de la résistance dans la lutte pour l’indépendance Xanana Gusmao dans un communiqué.
L’Australie affirmait que les deux États avaient entamé des négociations en 2003 pour résoudre ce différend par voie de courrier mais la CPA estime que le litige devrait être réglé au regard de la Convention de l’ONU sur le droit de la mer (CNUDM). « L’échange de lettres, n’étant pas juridiquement contraignant, ne constitue pas un accord », a précisé la Cour. L’Australie « accepte la décision de la Commission » et souhaite « dépasser nos différences concernant la mer de Timor », a réagi le ministère australien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Indépendant depuis 2002, le Timor est un pays pauvre qui a besoin de son gaz et de son pétrole, qui constituent la majeure partie de ses revenus, mais qui a aussi besoin de l’Australie pour les exploiter.
Les discussions entre les deux États se poursuivront « au cours de l’année prochaine », a ajouté la CPA, « dans un cadre confidentiel ».
AFP
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