L’Australie s’est vue refuser le droit de visite à l’un de ses ressortissants, également détenteur de la nationalité chinoise, arrêté à Hong Kong en vertu de la loi drastique sur la sécurité nationale, a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères.
Les autorités australiennes ont précisé avoir été informées de l’arrestation de cette personne en janvier 2021 mais n’avoir pas pu depuis « lui rendre visite en dépit de multiples demandes ». Elles n’ont pas mentionné son identité.
« Cet individu est considéré comme un citoyen chinois en vertu des lois chinoises sur la citoyenneté qui ne reconnaissent pas la double nationalité », a expliqué un porte-parole du ministère australien des Affaires étrangères.
Hong Kong, longtemps considéré comme le seul endroit en Chine jouissant de la liberté d’expression, a été transformé depuis l’entrée en vigueur en 2020 de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin qui a muselé toute dissidence après les immenses manifestations pro-démocratie de 2019.
Le ministère australien des Affaires étrangères a déclaré que des représentants du consulat avaient pu assister aux audiences du tribunal et étaient « en contact régulier avec les avocats de la personne concernée ».
« L’Australie et de nombreux autres pays ont exprimé leur inquiétude face à l’érosion des libertés fondamentales et de l’autonomie à Hong Kong et ont appelé les autorités de Hong Kong et de la Chine à respecter leurs obligations en matière de droits de l’homme », a déclaré le ministère.
Plus de 160 personnes ont été arrêtées en vertu de la loi sur la sécurité nationale, notamment des journalistes et des militants pro-démocratie.
La liberté sous caution leur est souvent refusée et de nombreuses personnes passent des mois derrières les barreaux avant leur procès.
Parmi elles, certains ont la double nationalité, comme le magnat de la presse Jimmy Lai, un sino-britannique propriétaire du journal pro-démocratie Apple Daily, contraint de fermer.
Il a notamment été condamné pour avoir participé en 2020 à une veillée en hommage aux victimes de la répression meurtrière de Pékin en 1989.
L’Australie, la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis ont par le passé exprimé leur inquiétude après avoir été privés du droit de visite aux citoyens détenus possédant la double nationalité.
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