Un universitaire australien qui a été suivi à la trace pendant une semaine à Hong Kong par un journal détenu par les autorités a suggéré que Pékin était à la manoeuvre, ajoutant qu’il ne se laisserait pas intimider.
Les faits et gestes de Kevin Carrico, professeur d’études chinoises à l’Université Macquarie de Sydney, ont été étudiés de près par le tabloïd Wen Wei Po durant une récente visite à Hong Kong.
Le journal a ensuite publié « un exposé » sur ce séjour dans l’ex-colonie britannique revenue dans le giron de la Chine, l’accusant d’avoir évoqué des idées « indépendantistes », tenu des « rendez-vous secrets » et le photographiant à son insu.
M. Carrico, qui a longuement écrit sur le nationalisme chinois, a accusé le journal de vouloir l’intimider ainsi que les gens avec qui il est en contact.
Ses motivations « ne sont pas particulièrement pures ou admirables », a-t-il déclaré mercredi à l’AFP, ajoutant qu’il ne se laisserait pas dissuader de revenir à Hong Kong.
Il craint cependant que « Pékin n’ait été en train de dire à Hong Kong qu’il fallait me refuser l’entrée du territoire la prochaine fois » ou « d’intimider les gens pour qu’ils ne me parlent plus ».
Pékin cherche à durcir son emprise sur Hong Kong depuis les manifestations de masse en faveur de la démocratie de l’automne 2014. Depuis, des leaders du mouvement ont été inculpés. Certains militants ont également été interdits de se présenter à une élection, d’autres disqualifiés au Parlement.
Un journaliste britannique qui avait invité à une conférence un militant indépendantiste s’est vu refuser l’entrée sur le territoire. Une petite formation indépendantiste a été interdite pour raisons de sécurité nationale.
En vertu du principe « Un pays, deux systèmes » qui a présidé à sa rétrocession par la Grande-Bretagne en 1997, Hong Kong jouit sur le papier de droits inconnus dans le reste de la Chine.
Mais nombreux sont ceux qui perçoivent une emprise de plus en plus marquée de Pékin sur les affaires hongkongaises, et un recul des libertés.
M. Carrico a encore expliqué qu’il craignait d’être devenu une cible à Hong Kong « pour les voyous patriotiques » ayant partie liée avec le Parti communiste chinois. « Le Wen Wei Po est en fait une agence de renseignement qui se fait passer pour un journal et doit être fermé ».
Le journal s’est défendu jeudi dans un communiqué, déclarant que son article était fondé « sur des faits évidents » et répondait « aux exigences normales du journalisme ».
Source : AFP
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