Le mégacontrat décroché par le groupe français DCNS pour la construction de 12 sous-marins australiens va représenter des « milliers d’emplois » en France, a déclaré mardi le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
« Ce sera des milliers d’emplois en France, c’est un contrat de très longue durée (…) Nous nous sommes +mariés+ avec l’Australie pour 50 ans », a-t-il déclaré sur Europe 1.
Le contrat, estimé à 34 milliards d’euros, porte sur la construction de 12 sous-marins d’attaque à propulsion diesel et électrique en Australie ainsi que sur la maintenance et la formation des équipages.
« Une partie de ces sommes sera investie en Australie puisque l’Australie souhaite, et on le comprend, assurer sa souveraineté sécuritaire et industrielle mais il y a aussi une partie significative qui reviendra en France », a noté M. Le Drian.
Le ministre n’a pas précisé selon quelles proportions ce partage se ferait, précisant seulement qu’il allait se rendre « en Australie dans peu de jours pour établir la feuille de route » du projet industriel. « Il va y avoir la mise au point du contrat définitif dans les semaines qui viennent », a-t-il dit.
Les emplois français seront avant tout créés à Cherbourg, le site français où l’on construit les sous-marins, ainsi qu’à Brest, Lorient et Nantes.
DCNS, spécialiste du naval de défense détenu par l’Etat et Thalès, était en concurrence avec l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et un consortium emmené par Mitsubishi Heavy Industries et soutenu par le gouvernement japonais.
« C’est une belle victoire parce qu’il y a eu une réelle compétition très forte (..) Cela veut dire que la France industrielle est très vivante, qu’elle peut se projeter à l’étranger, gagner des marchés que certains estimaient impossibles », a souligné Jean-Yves Le Drian.
« Lorque le président (François Hollande) s’est rendu en Australie en novembre en 2014, il m’a dit en revenant +Il y a cette affaire de sous-marins+. Personne n’y croyait vraiment et lui m’a dit +Ecoute il faut y aller, il faut tenter+ », a raconté le ministre.
Selon lui, la France a bénéficié au final de son partenariat stratégique avec l’Australie. « Nous avons une très longue habitude de coopération avec l’Australie, nous avons régulièrement des opérations navales (communes). Cela joue. Quand nos sous-marins font escale en Australie, cela se voit », a-t-il dit.
Les sous-marins français offraient aussi, selon lui, « une capacité acoustique de discrétion, de projection, d’intégration des armes dans le système du sous-marin » qui a fait la différence.
La France a déjà réalisé des exportations records d’armements en 2015 (15 milliards d’euros) avec notamment la vente de chasseurs Rafale à l’Egypte et au Qatar.
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