Le marsouin du Pacifique, le plus petit cétacé au monde, est le mammifère marin le plus proche de l’extinction totale. Les biologistes de la vie marine se refusent à ne rien faire : avec un budget de 4 millions de dollars, ils vont tenter de capturer les 30 spécimens restant afin de les placer dans une réserve à San Felipe, au Mexique.
Ce plan n’est cependant pas sans risque. Ces animaux n’ont jamais été capturés puis transportés par l’homme, et il est difficile de prédire comment ils vont réagir. Certains de leurs cousins ne semblent pas trop affectés, alors que d’autres meurent suite au stress causé par un tel changement.
Malgré ce risque, les biologistes considèrent ne pas avoir le choix. « Le nombre de marsouin est si bas, ne rien faire les mènerait assurément à l’extinction », estime Lorenzo Roias-Bracho, spécialiste travaillant à l’Institut National de l’Écologie et du Réchauffement Climatique du Mexique. « Les capturer et les protéger nous donne une chance, même infime, de les sauver ».
En vingt ans, la surpêche et la pêche illégale ont fait chuter la population des marsouins de 600 à moins de 30 individus. Malgré le durcissement des lois de pêche au Mexique, ces animaux continuent de se noyer, coincés dans des filets maillants n’étant pas prévus pour eux.
Pour financer ce projet, le gouvernement mexicain a investi 3 millions, et l’Association des Zoos et Aquarium, située aux États-Unis, a ajouté 1 million. Dans les prochains mois, les biologistes utiliseront des sonars pour trouver les marsouins restant, avant de les capturer un à un en octobre prochain. « En plus des sonars, nous allons utiliser des dauphins entrainés pour nous aider à chercher, » a précisé Barbara Taylor, de l’US National Oceanic and Atmospheric Administration.
Si la capture ne les stresse pas trop, ces marsouins seront par la suite transportés par avion dans la réserve de San Felipe, en construction actuellement.
« Sur le long terme, nous voudrions commencer un élevage, afin repeupler cette espèce avant de les relâcher. Tant que ce qui cause leur extinction est toujours là, ce n’est cependant pas possible» a ajouté Taylor.
Cette tentative de sauvetage n’est pas inédite, et a fonctionné par le passé. Au XIXe, la chasse avait réduit le nombre d’éléphants de mer à quelques douzaines. Aujourd’hui protégés, ils ont récemment passé la barre des 170 000 individus. De même pour les loutres de mer, qui sont passées d’environ 50 à plus de 2500.
Réponse dans les prochains mois quant à l’évolution de ce projet.
Source : The Guardian
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