Ceux qui ont des abeilles voyageront : l’apiculteur de Brunswick, Benedic Hughes vient de passer 5 heures dans sa voiture pour aller récupérer ses abeilles à Robinvale, au nord-ouest du Victoria, où elles étaient en quelque sorte en « working holiday ».
Comme beaucoup d’apiculteurs chaque année en août, il a pris part à cette transhumance des abeilles : 4,2 millions d’entre elles sont ainsi déplacées des quatre coins de la côte est pour aller polliniser les amandiers en fleur.
« Les amandiers sont 100% dépendants de cette pollinisation », explique M.Hughes. « Ils ont besoin des abeilles, sans quoi nous n’aurons pas d’amandes ».
Pour environ 100 AU$ par ruche, les abeilles sont embarquées de nuit dans des camions puis installées à proximité des vergers d’amandiers et libérées pour faire leur travail. Certains petits apiculteurs contribuent avec une dizaine de ruches quand d’autres gros producteurs de miel peuvent en prêter plusieurs milliers. Pour eux, c’est un complément de revenus à une période de l’année où la production de miel est faible. De plus, les abeilles font le plein de pollen et reviennent en pleine forme.
Benedict Hughes compare ce séjour à des vacances pour ses abeilles : il fait plus chaud à Robinvale qu’à Melbourne et elles se requinquent avant l’arrivée du printemps.
Un rôle essentiel dans la production agricole
L’Australie est le deuxième plus gros producteur d’amandes après les Etats-Unis, qui à eux seuls fournissent 80% des amandes dans le monde. La demande continue à augmenter et l’on continue à planter des amandiers. En Australie, on consomme en moyenne plus d’un kilogramme par personne et par an. Dans le Victoria, où se concentre la majeure partie de la production, cette industrie pèse 381 millions AU$ annuels, les amandes représentant plus de 30% des exportations agricoles de l’état.
Mais ce déplacement en masse des abeilles n’est pas sans risque. Leur relative promiscuité dans les plantations d’amandiers peut favoriser la propagation de maladies. Un parasite inquiète particulièrement : le varroa, qui a déjà décimé des ruches dans de nombreuses régions du monde mais qui pour l’instant n’a pas touché l’Australie. Récemment, une ruche contaminée a été repérée à Port Melbourne — heureusement à temps.
Même si on associe spontanément les abeilles à la production de miel, n’oublions pas leur rôle essentiel dans la production agricole. Ce déplacement de ruches ne fait que souligner combien nous dépendons des abeilles. Après avoir récupéré leurs ruches dans les plantations d’amandiers, de nombreux apiculteurs iront les déposer ailleurs pour polliniser d’autres cultures comme le colza, les pruniers et les pommiers.
On estime qu’un tiers de notre nourriture est issu d’un processus de pollinisation.
Source: The Age
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