La Chine « renforcera ses capacités de contre-offensive » si l’Australie, alliée des Etats-Unis, utilise ses futurs sous-marins français pour menacer ses intérêts en mer de Chine méridionale, zone de tensions entre Pékin et Washington, a averti mercredi un média d’Etat.
Le groupe français DCNS a remporté mardi face à ses concurrents allemand et japonais un mégacontrat de 34 milliards d’euros en vue de la construction de 12 sous-marins pour la marine australienne.
L’annonce intervient à l’heure où Pékin et Washington –ce dernier partenaire de l’Australie — se livrent à une lutte d’influence en mer de Chine méridionale.
« Canberra doit savoir que son programme de sous-marins (…) fait partie du jeu géopolitique en Asie-Pacifique et qu’il sera utilisé comme monnaie d’échange dans la lutte stratégique régionale », souligne le journal Global Times, proche du Parti communiste chinois.
Pékin considère comme « territoire national » la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, dont de nombreuses zones sont disputées avec plusieurs pays voisins, et a construit des pistes d’atterrissage et déployé des armements sur des îlots.
Washington accuse Pékin de « militariser » la région et a envoyé des navires de guerre croiser à proximité d’îles contrôlées par l’armée chinoise.
« Si (les sous-marins australiens) contribuent à renforcer la pression militaire sur la Chine, elle sera contrainte de développer de plus fortes capacités de contre-offensive, ce qui au final irait à l’encontre des intérêts nationaux de l’Australie », avertit le Global Times, rappelant au passage à Canberra que la Chine est son premier partenaire commercial.
Les Etats-Unis, dans le cadre de leur stratégie dite du « pivot » vers l’Asie-Pacifique, ont eux aussi renforcé leur présence militaire, notamment en Australie, à Darwin (nord).
Washington vient par ailleurs de signer un accord lui donnant accès à cinq bases militaires des Philippines, qui dispute à la Chine la souveraineté de plusieurs îles et récifs en mer de Chine méridionale.
Le Global Times s’est félicité de l’écartement par Canberra de l’offre japonaise, Pékin et Tokyo nourrissant un âpre contentieux territorial sur des îles en mer de Chine orientale, en sus de celui lié aux atrocités commises par l’armée nippone durant la Seconde guerre mondiale.
« Le pire des scénarios a été semble-t-il été évité puisque l’Australie a boudé les sous-marins du Japon », s’est réjoui le quotidien.
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