En 1995, une enquête est lancée pour connaître les conditions et les effets de la politique de placements forcés d’enfants Aborigènes, enlevés à leur proches sur plusieurs décennies pour être placés dans des institutions ou des familles d’accueil blanches. Le rapport final intitulé « Bringing them home » est publié en 1997. Il compte 680 pages de témoignages, souvent douloureux et généralement accablants, en provenance de tous les états d’Australie et des îles du détroit de Torres. Il soumet également 54 recommandations pour avancer vers la réconciliation.
Depuis 1998, chaque 26 mai est l’occasion de se remémorer les peines endurées par les « stolen generations ». Appelé Sorry Day, il devient brièvement « National Day of Healing » en 2005, pour revenir à son appellation d’origine. Cette année, alors qu’il célèbre les 20 ans de la remise du rapport, il donne lieu à une journée particulière, qui sera suivie d’une « National Reconciliation Week », du 27 au 3 juin 2017.
Les rendez-vous du 26 mai à Melbourne :
4.00 pm rassemblement aux marches du Parlement. Des fleurs blanches seront déposées et un lâcher de ballons blancs sera organisé par les « stolen generations » et leur famille.
5.00 pm « Smoking Ceremony » et « Healing Circle » dans les jardins du Parlement. La fontaine sera illuminée en violet, couleur nationale des « Stolen generations ».
De façon générale, l’ensemble des Australiens sont encouragés à organiser des moments de partage pour se souvenir et contribuer à cicatriser les blessures. Des barbecues, concerts, marches, levers de drapeaux et déjeuners ont lieu partout dans le pays. Quant aux écoles, elles sont nombreuses à allumer des bougies, convier des ainés ou porter une couleur symbolique. Des « Sorry books » (lancés en janvier 1998 à Sydney) permettent aussi de laisser un message de compassion ou de présenter des excuses. 461 d’entre eux sont inscrits au registre Mémoire du Monde de l’UNESCO.
Le samedi 27 mai sur Federation Square à 1.00 pm les deux drapeaux Aborigène et des Indigènes des îles du détroit de Torres seront hissés pour demeurer là de façon permanente. Ce moment marquera le coup d’envoi de la « National Reconciliation Week » dans le Victoria. Gail Mabo (fille de l’activiste Eddie Koiki Mabo*) sera spécialement présente pour l’occasion. |
* Eddie Koiki Mabo (1936-1992) est un Australien originaire d’une des îles du détroit de Torres. Il est connu pour avoir contribué à la décision juridique annulant le principe de « Terra Nullius » qui s’appliquait à l’Australie depuis l’arrivée des premiers colons anglais.
Photo : Sorry Day 2016 à Presentation College Windsor.
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