Le mouvement “Women’s March” a fait une annonce hier matin sur son compte Twitter, invitant toutes les Australiennes à se mettre en grève pour une journée entière !
Le message est simple “Grève générale : une journée sans femmes. Date à venir”. En seulement quelques heures, cette brève déclaration a suscité des milliers de commentaires sur les réseaux sociaux. Le mouvement “Women’s March” ne fournit pas plus de détails pour le moment. Juste après l’entrée en fonction de Donald Trump, plus de 600 « marches de femmes » avaient été organisées dans le monde entier, faisant ainsi face au machisme affiché du nouveau président des Etats-Unis.
Le concept d’une “grève générale des femmes” n’est pas nouveau. Déjà dans le passé, des milliers de femmes s’étaient mobilisées pour faire valoir leurs droits. Ainsi, le 24 octobre 1975, près de 90% des femmes en Islande avaient fait grève, non pas pour l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes, mais tout simplement pour le droit d’avoir un salaire, tout court! Plus de 22 000 femmes s’étaient réunies à Reykjavik, soit 10% de la population de l’Islande. Si on devait comparer cela à l’Australie aujourd’hui, cette grève des femmes pourrait rassembler 2,5 millions de femmes dans les rues de Canberra.
Cette grève des femmes en Islande avait complètement paralysé le pays. Les écoles, jardins d’enfants, boutiques, et usines avaient fermés. Quarante-ans plus tard, inspirées par l’Islande, des dizaines de milliers de Polonaises ont fait grève pour protester contre l’interdiction de l’avortement. Cette journée est restée gravée dans les mémoires sous le nom de “Lundi noir”. La loi anti-avortement, grâce à l’ampleur de la mobilisation, a été retirée.
En janvier 2017, des milliers de femmes ont rejoint la “Women’s march” à Melbourne, Sydney et Canberra. Elles devraient être encore plus nombreuses à répondre à l’invitation de la grève générale des femmes, lancée par le mouvement. La “Workplace Gender Equality Agency” estime que le travail non payé effectué par des femmes représente 650 millions de dollars par an. Cependant, il faut être lucide : beaucoup d’Australiennes ne pourront se mettre en grève, parce qu’il leur est nécessaire de travailler : pour nourrir leurs enfants, et pour vivre, tout simplement.
L’initiative est toutefois intéressante, et quoi qu’il advienne, la “Women’s March” aura eu le mérite d’exister, et de rassembler plusieurs milliers de femmes aux quatre coins de la planète.
Discussion à ce sujet post