Pendant la crise du coronavirus, de nombreux étudiants Français, déjà souvent vulnérables financièrement, ont perdu leur emploi. Si beaucoup sont partis, quelques uns ont décidé de rester en Australie coûte que coûte. Entre construction de soi, construction d’immeubles et reconversion professionnelle, trois d’entre eux ont accepté de nous parler de leur expérience et de leurs ressentis.
Grandir pendant le COVID-19
« La crise sanitaire m’a fait évoluer, m’a permis de mieux me connaître » raconte Pauline Romao, installée en Australie depuis juillet dernier. « C’est une période qui peut avoir du bon : ça permet aux entreprises d’innover, à nos façons de communiquer de se transformer. D’un autre côté, les gens sont stressés par le virus et peuvent devenir agressifs sur les mesures de sécurité par exemple« .
Comme beaucoup d’étudiants internationaux, Pauline a perdu son travail dans la restauration. Loin de se décourager, elle s’est empressée de chercher un travail de fille au pair dans une famille melbournienne. « Contrairement à de nombreux Français, je n’ai pas souhaité rentrer en France. J’ai toujours rêvé de vivre sur l’île-continent et je voudrais créer mon entreprise ici. Je pense qu’en restant en Australie, on peut apporter des choses qu’on a pas en France et inversement. »
Pour mener à bien ses objectifs, la jeune femme est passée par une agence de visa, Study Destination, qui lui conseillé un diplôme de Business et d’entrepreneuriat. Si ses projets professionnels sont désormais établis, son intégration sociale, elle, doit être refaite à neuf : « Beaucoup de mes amis sont partis pendant la crise sanitaire, je vais devoir me reconstruire un réseau. Avec les restrictions, ça risque d’être beaucoup plus difficile que par le passé« .
« Je pense me reconvertir »
Pour Julie (1), étudiante en business, nul besoin de se refaire des amis. Installée en Australie depuis 6 ans, la jeune femme a davantage de contacts ici qu’en France, mais le COVID-19 a mis son avenir professionnel en péril. « Je travaillais dans la restauration et l’événementiel. En quelques jours, les deux entreprises dans lesquelles j’étais employée m’ont appelée pour annuler mon contrat. Je vis maintenant sur mes économies… ». Avec les restrictions, Julie est consciente des difficultés que va représenter un travail dans l’événementiel dans les mois à venir, et songe à se reconvertir. « Je veux ouvrir les horizons. Par contre, je n’envisage pas de rentrer en France, il me semble que j’ai beaucoup plus de chances de trouver un travail ici« .
La construction, un secteur particulièrement porteur pendant la crise sanitaire
Si l’événementiel est mis en péril par la pandémie, d’autres secteurs ont vu leur activité s’accroître. C’est notamment le cas de la construction, domaine dans lequel Thibaud Herbet, étudiant en charpenterie, travaille depuis deux ans et demie. « Au départ, j’étais inquiet à l’idée que nos fournisseurs ferment mais depuis le COVID-19, je travaille encore plus qu’avant ! Les seuls moments où je ne travaille pas sont ceux qui impliquent de rénover une maison dans laquelle des gens habitent. Heureusement, dans 90% des cas, j’opère sur des bâtiments vides, je suis très chanceux. »
Malgré la distance avec sa famille, d’autant plus ressentie avec la crise sanitaire, Thibaud compte rester en Australie après ses études, pour s’y installer définitivement. « La liberté n’a pas de prix » ajoute-t-il.
Une idée sur laquelle beaucoup d’autres étudiants Français en Australie s’accordent, malgré les difficultés.
(1) = Julie a tenu à rester anonyme.
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