A mesure que les caisses automatiques se démocratisent dans les supermarchés du pays, les vols se développent. La tentation est forte lorsque l’on omet soit même de scanner certains articles plus ou moins volontairement. Face à la recrudescence de ces comportements, Coles et Woolworths ont décidé de réagir en investissant dans des dispositifs de surveillance qui visent à limiter ces infractions d’un nouveau genre.
Des caisses automatiques… et problématiques
Dans l’ère du temps, plus rapides pour les clients, plus économes en main d’œuvre pour l’enseigne, les caisses automatiques, se sont fait une place de choix dans les supermarchés australiens depuis une petite dizaine d’années. Cependant malgré les avantages qu’elles présentent pour les grandes enseignes, elles sont difficilement contrôlables et leur développement s’est accompagné d’une forte augmentation du nombre de vols à l’étalage.
Un sondage mené en 2019 auprès des consommateurs par Canstar Blue a révélé que 7% d’entre eux avaient déjà volé un article sans le scanner, tandis que 9% ont admis avoir tipé un article moins cher pour alléger la facture. Les conséquences en termes de business sont considérables : on estime à 4,5 milliards de dollars par an, les pertes que cela représente pour les détaillants.
Les supermarchés font de la résistance
Face à l’impossibilité de faire machine arrière en bannissant ces caisses libres services maintenant ancrée dans les mœurs, les supermarchés ont décidés de réagir en investissant dans des technologies de pointes capables de lutter contre les pratiques malveillantes. A l’instar de Woolworths, qui, à l’occasion de l’ouverture de son magasin à Gregory Hills a présenté un « robot sécurité » et des caméras scrutant les moindres faits et gestes des clients passant en caisse automatique.
Le porte-parole de Woolworths précise tout de même qu’il n’y a qu’une minorité de clients qui adopte de mauvais comportements : « Nous savons que la grande majorité de nos clients font ce qu’il faut aux caisses en libre-service. » Avant d’ajouter que renforcer la sécurité est tout de même nécessaire : « Nous mettons à l’essai de nouvelles mesures de sécurité à Gregory Hills pour ceux qui ne le font pas ».
Il en va de même pour le grand rival Coles qui teste une ligne de caméra au-dessus des caisses libre-service dans une poignée de magasins de Melbourne.
A ces technologies de pointe s’ajoute la mobilisation de moyens humains importants. A commencer par des agents de sécurité formés, parfois habillés en civil, qui travaillent de concert avec la police locale. « Ils attrapent des centaines de voleurs chaque semaine et les signalent à la police » affirme un porte-parole de la chaîne de magasin.
S’inspirer des technologies américaines
Les technologies mises en place en Australie semblent être hautement techniques, pourtant les outils utilisés aux Etats-Unis depuis quelques années sont encore plus performants. Ils intègrent, en effet, l’intelligence artificielle qui les rend aptes à reconnaître des visages ou détecter des comportements suspects.
Des mesures à double tranchant
La problématique des caisses automatiques va bien au-delà des simples considérations d’ordre pratique; les enjeux sont psychologiques, avertit Billy Sung, expert en psychologie des consommateurs à l’Université Curtin :« Les consommateurs ont tendance à penser que c’est manipulateur. Il y a ce que l’on appelle l’intention perçue de manipulation ». Des études ont montré que les moyens déployés pour limiter les vols peuvent avoir des conséquences contraires aux objectifs poursuivis. « Le consommateur perçoit la marque ou le magasin comme une tentative de manipulation de son comportement » analyse l’expert interrogé par nos confrères de Newdaily.
Quelles sont donc les motivations des voleurs ? Plusieurs explications sont possibles et justifient le fait qu’un client ne scanne pas le bon article. De la confusion à la frustration en passant par l’erreur – lorsque l’individu scanne le mauvais article par inadvertance – chaque cas de figure doit être contextualisé. A qui n’est-il jamais arrivé de ne pas savoir faire la différence entre toutes les variétés de pommes proposées sur la balance une fois arrivé en caisse ?
Dans cette situation, on opte alors souvent pour la moins chère des alternatives. D’autres omettrons certains articles par manque de patience face à un scanner qui ne les détecte pas, à en croire les propos de Gary Mortimer, expert en vente au détail à l’Université de technologie du Queensland. Il précise même que le comportement peut être « compensatoire ». Les individus ayant apporté leurs propres sacs et ayant scannés eux-mêmes leurs articles s’accordent une récompense – qu’ils jugent méritée…
Source: The New Daily
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