L’Australie a dénoncé jeudi des obstructions russes à l’enquête internationale lancée sur vol MH17 de Malaysia Airlines abattu au-dessus de l’Ukraine en 2014, réitérant sa détermination à demander des comptes à Moscou.
L’équipe d’enquêteurs a annoncé mercredi la suspension de ses investigations en l’absence de « preuves concluantes », tout en déclarant qu’il y avait de « fortes indications » que le président russe Vladimir Poutine avait personnellement approuvé la fourniture du système de missiles qui a abattu l’avion.
Le Boeing 777 a été abattu au-dessus de l’Ukraine en 2014, provoquant la mort des 298 personnes à bord, dont 196 ressortissants néerlandais, 43 Malaisiens et 38 Australiens.
La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, et le procureur général, Mark Dreyfus, ont souligné jeudi que la Russie avait tenté à plusieurs reprises de contrecarrer l’enquête, rendant ainsi « impossible » la collecte de preuves.
« L’invasion illégale et immorale de l’Ukraine par la Russie et son manque de coopération avec l’enquête ont rendu les efforts d’enquête en cours et la collecte de preuves impossibles pour le moment », ont-ils pointé lors d’une déclaration commune.
Ils ont ajouté que l’Australie « demanderait des comptes à la Russie pour son rôle dans le crash de l’avion civil ».
L’Australie et les Pays-Bas ont engagé une procédure contre la Russie auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale, une agence des Nations unies aux pouvoirs exécutifs limités.
En novembre 2022, un tribunal néerlandais a condamné par contumace trois hommes pour leur rôle dans la catastrophe du vol MH17.
Les trois hommes – les Russes Igor Girkin et Sergei Dubinsky et l’Ukrainien Leonid Kharchenko – sont toujours en liberté et il est peu probable qu’ils purgent un jour leurs peines de prison à vie.
La Russie a nié toute implication et rejeté le verdict du tribunal prononcé en 2022, le qualifiant de « scandaleux » et de politiquement motivé.
Les familles des victimes se sont dites déçues par la décision d’arrêter l’enquête.
« Nous espérions davantage, mais ne comptions pas vraiment dessus » a déclaré Piet Ploeg, président de la fondation MH17, qui a perdu son frère, sa belle-sœur et son neveu.
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