Le nouveau Premier ministre du Vanuatu a annoncé mardi qu’il entendait « revoir » le pacte de sécurité non encore ratifié avec l’Australie, laissant entrevoir une possible rupture avec la politique pro-occidentale de son prédécesseur.
Sato Kilman, 65 ans, a été élu lundi par le Parlement, prenant ainsi la tête d’un pays qui, comme beaucoup d’autres dans le Pacifique Sud, est courtisé par la Chine d’un côté et les Etats-Unis et leurs alliés de l’autre.
L’Australie et le Vanuatu ont signé un pacte de sécurité, non encore ratifié, et envisageaient de créer une armée à Vanuatu.
Mais M. Kilman, qui a pris ses fonctions mardi, a laissé entendre que l’avenir de cet accord demeurait incertain.
« A un moment donné, le gouvernement devra réexaminer la question pour voir si c’est une bonne chose pour le Vanuatu ou non », a déclaré le nouveau chef du gouvernement à la chaîne australienne ABC, en réponse à une question sur cet accord.
« Je ne suis pas sûr qu’il soit dans l’intérêt de Vanuatu », a-t-il ajouté, affirmant que le gouvernement n’a pas été consulté.
Si « des changements sont nécessaires, alors nous parlerons avec l’Australie pour voir ce que nous pouvons faire ensemble pour que ce soit réalisable », a-t-il ajouté.
Les commentaires de M. Kilman risquent d’alimenter les craintes de Canberra, qui redoute que les relations avec l’un de ses voisins les plus proches ne s’enveniment.
C’est la cinquième fois que M. Kilman est élu premier ministre. Son dernier mandat remonte à 2016.
En 2012, il a brusquement expulsé du Vanuatu des membres de la police australienne après l’arrestation d’un de ses collaborateurs pour fraude fiscale alors que les deux hommes transitaient par Sydney.
Les îles Salomon voisines ont signé l’an dernier un pacte de sécurité avec Pékin qui permettrait à la Chine d’y déployer des troupes.
Canberra et Washington craignent que cet accord permette à Pékin d’installer une présence militaire dans cet archipel.
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