Un petit site d’information australien a fait une requête inhabituelle en demandant à être poursuivi devant un tribunal par le patron de Fox News, Lachlan Murdoch, s’attaquant ainsi à l’une des figures médiatiques les plus influentes du monde.
Crikey, un média en ligne à l’esprit combatif, a publié lundi les menaces de poursuites judiciaires qu’il dit avoir reçues des avocats de M. Murdoch à la suite d’un article publié sur le rôle de Fox News dans l’assaut du Capitole à Washington, le 6 janvier 2021.
Lachlan Murdoch est le fils aîné du milliardaire Rupert Murdoch, propriétaire de Fox News, du Wall Street Journal, du New York Post et de nombreux autres médias à travers la planète.
Selon ses avocats, dans un article paru en juin, intitulé « Trump est un traître déséquilibré confirmé et Murdoch est son co-conspirateur non inculpé », le fils du patron de presse a été diffamé à 22 reprises.
L’article était largement axé sur le rôle de l’ancien président américain Donald Trump dans l’assaut du Capitole à Washington, le 6 janvier 2021.
Il ne nommait pas spécifiquement Lachlan Murdoch, mais faisait référence aux « Murdochs et à la ribambelle de commentateurs vermineux de Fox News ».
Crikey a déclaré avoir décidé de « lutter » contre les menaces des avocats de M. Murdoch et a rejeté leurs demandes de retirer définitivement l’article de son site internet et de publier des excuses.
« Nous voulons défendre ces allégations devant les tribunaux », ont déclaré le rédacteur en chef et le président de Crikey dans une lettre ouverte commune, publiée lundi sous forme de publicité dans le New York Times.
Tous deux ont présenté cette affaire comme une bataille pour la liberté de la presse, et ont dit se réjouir de l’occasion qui leur est donnée « d’éprouver l’ importante question de la liberté du journalisme d’intérêt public dans une salle d’audience ».
Si l’affaire suit son cours, Crikey devra faire face aux strictes lois australiennes en matière de diffamation, peu protectives pour les médias.
La famille Murdoch reste un acteur médiatique majeur en Australie, malgré son expansion mondiale aux États-Unis – notamment Fox News – et en Grande-Bretagne.
Fox Corporation s’est refusé à tout commentaire.
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