Un juge australien siégeant à la plus haute cour de Hong Kong s’est rangé du côté du gouvernement mardi pour statuer contre l’ancien député pro-démocratie Lam Cheuk-ting, qui a été emprisonné pour avoir révélé une enquête anti-corruption.
James Allsop, ancien président de la Cour fédérale d’Australie, a pris ses fonctions à Hong Kong l’année dernière, au moment où la Cour suprême était frappée par un exode de juges étrangers, dont certains avaient invoqué la répression politique de Pékin pour justifier leur départ.
Pour son deuxième jugement à Hong Kong, M. Allsop a émis un vote décisif qui a permis de sortir de l’impasse entre quatre juges locaux, donnant raison à la position du gouvernement par 3 voix contre 2.
Lors du procès, M. Lam a été reconnu coupable d’avoir identifié publiquement un commissaire de police qui faisait l’objet d’une enquête de la commission indépendante contre la corruption (ICAC).
La loi Hongkongaise interdit de révéler l’identité de toute personne qui fait l’objet d’une surveillance de la part de l’organisme anti-corruption.
Le commissaire en question était chargé d’une enquête sur un incident au cours duquel la foule avait été attaquée dans une gare en juillet 2019, au pic des manifestations pro-démocratie à Hong Kong, et M. Lam avait été blessé.
La police avait été critiquée pour sa lenteur à réagir cette nuit-là, ce qui avait renforcé des accusations de collusion avec le crime organisé.
À l’époque, M. Lam avait invoqué l' »intérêt public » pour révéler que l’ICAC enquêtait sur le commissaire de police chargé de l’affaire.
M. Lam avait été condamné à quatre mois de prison, une peine annulée en appel.
Mardi, la plus haute juridiction de Hong Kong a rétabli la condamnation et la peine de M. Lam sur un point technique d’interprétation juridique.
M. Allsop a estimé que la loi interdisant la divulgation visait à protéger « l’intégrité et l’efficacité » de l’enquête en évitant d’informer les personnes impliquées.
« Si cela n’était pas interdit, on pourrait penser que la protection de l’intégrité de l’enquête en cours est à peine, ou faiblement, protégée par la loi », a ajouté M. Allsop.
M. Allsop est l’un des six « juges non permanents d’outre-mer » restants à Hong Kong et son mandat court jusqu’en mai 2027.
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