Situé dans l’une des rues les plus prestigieuses de Sydney existe un lieu de séjour unique.
Vous pourrez démarrer votre journée avec un petit déjeuner chaud et prendre des repas préparés par un chef. Le dîner est en terrasse, la sécurité est assurée 24h/24 avec une vue sur certains des bâtiments les plus emblématiques de Sydney.
Mais il ne s’agit pas d’un hôtel international : une chambre ne vous coûtera pas une semaine de salaire. C’est la « cité des tentes » de Sydney, installée sur la fameuse Martin Place au cœur de la ville, face à la Reserve Bank.
Ce campement est au cœur d’un âpre débat entre l’état de Nouvelle-Galles du Sud et le Conseil Municipal de Sydney qui s’accusent respectivement d’en porter la responsabilité. La ville estime que l’installation est la conséquence inévitable du coût du logement à Sydney.
Sur l’une des tentes on peut d’ailleurs lire : « Pour beaucoup, voici ce à quoi ressemble un logement abordable à Sydney. »
Au moins 35 tentes sont déjà en place et on estime qu’il s’en monte actuellement deux de plus par jour.
Une gestion rigoureuse
Il y a un mois, le Conseil Municipal de Sydney a évacué la plupart du précédent campement situé pratiquement sur le même site, le qualifiant de nuisance publique et arguant du fait qu’il présentait un risque d’incendie.
Cette fois-ci, les organisateurs n’ont pas pris de risques. Contrairement au précédent, le camp est impeccable. Les tentes sont installées à une distance réglementaire les unes des autres, conformément aux conseils des pompiers.
Des affichages autour du camp précisent que l’alcool et les drogues y sont interdits. Lanz Priestley a été surnommé « le maire de Martin Place ». « Lanz est respectueux de tout le monde et ce respect rejaillit sur tout le campement », explique l’un des résidents, Mr Blakemore. Chaque nuit, une personne reste éveillée pour proposer du café chaud et surveiller le camp. En cas de débordement, par exemple un résident en état d’ébriété, celui-ci est vite contenu et sommé de rectifier son comportement sous peine d’être expulsé. Certains anciens résidents qui ont trouvé une solution de logement durable continuent de venir sur le campement pour donner un coup de main.
L’une des caractéristiques de l’installation est que les tentes n’appartiennent pas aux personnes mais au camp lui-même. Lorsque quelqu’un quitte une tente, il la nettoie pour le suivant.
Environ 45 personnes dorment sur place, une centaine de plus vient chaque jour y prendre ses repas.
L’état et la ville se renvoient la responsabilité
La ministre de la famille de Nouvelle-Galles du Sud, Pru Goward, affirme que ses services ont relogé une soixantaine de personnes de Martin Place dans des logements permanents.
« Il est décevant de voir que Clover Moore (la maire de Sydney) ne fait pas son boulot, alors que nous continuons à faire le nôtre », a-t-elle déclaré.
De son côté, la maire de Sydney ne voit pas les choses de cette manière. Elle s’est dit très préoccupée par la situation tout en expliquant que c’est la mission de l’état de Nouvelle-Galles du Sud, et non celle de la ville, de fournir des logements abordables et de gérer les sans-abri. Pour autant, elle estime que sa ville fait plus que n’importe quelle autre pour trouver des solutions. « On ne peut pas résoudre cette crise des sans-abri sans avoir plus de logements — nous avons urgemment besoin de logements abordables et nous avons urgemment besoin que le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud nous soutienne et prenne ses responsabilités. »
En février, un campement de sans-abri à Melbourne avait été démantelé.
Mais Mme Moore nie le fait que sa ville ait procédé de même pour le précédent campement de Martin Place ; selon elle, on a seulement dû déplacer certaines zones pour assurer l’accessibilité de la place.
L’emplacement central du camp n’a pas été choisi au hasard. Les organisateurs veulent que les gens se souviennent qu’il y a des sans-abri à Sydney.
En février dernier, Sydney a évalué à environ 900 le nombre de sans-abri dans la ville, la moitié d’entre eux dormant dans la rue.
Source : www.news.com.au
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