Un an après son lancement, l’appel de Paris pour la sécurité dans le cyberespace a recueilli 73 signatures d’Etats, et 1.038 au total avec celles des entreprises et ONG, s’est félicité mardi le secrétaire d’Etat français aux affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne.
« Nous avons plus que doublé le nombre de soutiens », s’est félicité M. Lemoyne, lors d’une table ronde du Forum mondial sur la Paix ouvert par Emmanuel Macron mardi à Paris.
« C’est un bon départ », a renchéri le vice-président de Microsoft en charge des affaires européennes, John Franck, dans la même table ronde.
Quatorze des 25 pays qui tentent actuellement de discuter à l’ONU d’un code de bonne conduite internationale dans le cyberespace ont signé l’appel, a souligné M. Franck.
Lancé en novembre 2018 à l’initiative de la France mais aussi de grandes entreprises comme Microsoft, l’appel de Paris vise à éviter que le cyberespace ne se mue en Far West dangereux, où cybercriminels mais aussi les Etats et leurs cyber-combattants feraient peser un danger permanent pour les entreprises et la société civile.
Il fixe neuf principes généraux que les signataires s’engagent à respecter dans le cyberespace (protection du coeur public de l’internet, défense des processus électoraux, non-prolifération des logiciels malfaisants…).
Les signataires de l’appel s’efforcent désormais de trouver une traduction concrète à ces principes, en aiguillon des discussions internationales en cours à l’ONU.
L’appel de Paris est soutenu par les Etats européens, le Canada, l’Australie, le Japon, Singapour, une douzaine de pays d’Amérique latine et une dizaine de pays africains.
Mais les poids lourds du cyberespace – les Etats-Unis, la Chine, la Russie entre autres – manquent toujours à l’appel.
La Virginie, le Colorado ou l’état de Washington aux Etats-Unis ont toutefois signé l’appel de Paris, comme l’équipementier télécoms chinois Huawei ou plusieurs entreprises russes comme Kaspersky.
L’appel de Paris, qui rassemble Etats et société civile, est une « communauté vivante où les bonnes pratiques vont être discutées et peut-être généralisées », a expliqué M. Lemoyne. « C’est la force de cette plateforme face aux affrontements un peu picrocholins » dans les instances internationales.
Les négociations à l’ONU, au niveau des experts, ont cependant timidement repris ces derniers mois, a indiqué à l’AFP Henri Verdier, l’ambassadeur pour le numérique qui représente la France dans ces discussions. « Je pense que tout le monde commence à s’inquiéter. Tout le monde sent bien qu’on pourrait avoir un cyber-Tchernobyl. »
Source : AFP
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