Le parquet de Narbonne a requis vendredi trois ans de prison à l’encontre de l’ex-président du RC Narbonne et ancien international australien de rugby Rocky Elsom, rejugé pour abus de biens sociaux après avoir fait opposition à une première condamnation en octobre à cinq ans de prison.
Le ministère public a en outre requis un mandat d’arrêt, ainsi que 630.000 euros d’amende, contre M. Elsom, de nouveau absent mais cette fois représenté par son avocat, Me Yann Le Bras.
L’ancien capitaine des Wallabies et troisième ligne aux 75 sélections était resté injoignable pendant toute la première procédure. Absent lors du procès, il s’était justifié en assurant n’avoir pas été informé de la date de l’audience. Il avait donc fait opposition au premier jugement, dans le cadre duquel un mandat d’arrêt international avait été émis contre lui.
Champion de France en 1936 et 1979, Narbonne avait été placé en liquidation judiciaire et relégué en Fédérale 1 en 2018, après des années de difficultés financières.
« Le problème n’est pas de savoir si le club allait bien » avant la présidence de l’ex-international australien, a déclaré à l’AFP l’avocat de la partie civile, en l’occurrence le liquidateur judiciaire du club, Me Patrick Tabet.
« Le problème, c’est tout l’argent qu’il a dilapidé quand il était président. C’est ça, le vrai sujet: est-ce qu’il avait le droit de le faire ou est-ce que c’était de l’abus de bien social? », a poursuivi Me Tabet.
« Il n’y a pas d’abus de biens sociaux dans cette affaire », a quant a lui assuré à l’AFP le conseil de Rocky Elsom, Me Le Bras, réclamant la relaxe pour son client, « qui n’a ni volé, ni pillé ce club sur les dix mois où il était en fonction avant un changement de gouvernance, mais essentiellement payé des salaires dus à des joueurs et une facture au distributeur de bière ».
Président du Racing Club de Narbonne Méditerranée en 2015-2016, M. Elsom est notamment poursuivi pour avoir versé 79.000 euros à un ancien entraîneur quand « rien ne pouvait le justifier », ou encore avoir embauché comme directeur général, pour environ 7.200 euros par mois, un individu vivant en Australie qui « n’est jamais venu à Narbonne » et « n’a fait aucune prestation » pour le club, selon Me Tabet.
Lors du premier procès, le tribunal l’avait jugé coupable d’abus de biens sociaux, de faux et usage de faux, et l’avait condamné à cinq ans de prison, ainsi qu’à verser 705.000 euros à la partie civile.
La procédure en cours « ne concerne aucunement » le club dans sa forme juridique actuelle, créée après les faits, a souligné la semaine dernière la direction du RCNM, qui évolue aujourd’hui en Nationale après avoir échoué de peu à accéder à la Pro D2 la saison passée.
La décision dans ce second procès sera rendue le 14 mars.
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