Chaleur de rigueur: le peloton du Tour de France a pédalé sous la canicule, mardi, dans la 16e étape gagnée au sprint à Nîmes par la petite fusée australienne Caleb Ewan, vainqueur pour la deuxième fois depuis le départ.
En cette première journée de très grosse chaleur (37 à 40 degrés), le maillot jaune, le Français Julian Alaphilippe, et les autres coureurs ont pourtant roulé à bonne allure, pour éviter toute mésaventure.
Comme prévu, la victoire d’étape s’est jouée au sprint, revenant pour la deuxième fois depuis le départ à Ewan, l’Australien au gabarit atypique (67 kg pour 1,65 m), un néophyte qui court le Tour pour la première fois. Déjà vainqueur mercredi dernier à Toulouse, il s’est imposé à l’Italien Elia Viviani et au Néerlandais Dylan Groenewegen. Le maillot vert, le Slovaque Peter Sagan, a pris la 4e place.
Le podium du général est lui resté inchangé, avec Alaphilippe toujours en tête, suivi du Britannique Geraint Thomas et et du Néerlandais Steven Kruijswijk.
Mais plusieurs chutes se sont produites qui ont jeté au sol notamment le vainqueur sortant, le Gallois Geraint Thomas, reparti très vite, puis le Danois Jakob Fuglsang, contraint à l’abandon.
Par coïncidence, tous deux étaient déjà tombés à l’entame du Tour, dès la première étape. Thomas a même chuté une deuxième fois, sur la route de Saint-Etienne. Par chance pour le Gallois, il semble s’en tirer sans trop de dommages, un coude gauche éraflé et sans doute quelques contusions dans le dos.
– La cicatrice de Thomas –
« Rien de grave apparemment », a déclaré son directeur sportif Nicolas Portal, qui s’est voulu rassurant. Mais, à l’inverse de l’année passée quand il n’avait connu aucune embûche avant de triompher à Paris, Thomas accumule les pépins cette année, si l’on rajoute à la liste sa chute du Tour de Suisse à la mi-juin.
« Cela a rouvert une ancienne cicatrice, donc ça a évidemment saigné », a réagi Thomas après l’arrivée. « C’est frustrant, bien sûr. C’était un incident bizarre ».
Si le dauphin d’Alaphilippe (à 1 min 35 sec) est tombé en début d’étape, tout seul, après avoir semble-t-il touché la roue d’un coéquipier, Fuglsang s’est retrouvé par terre à moins de 30 kilomètres de l’arrivée, dans la traversée d’Uzès.
Le vainqueur du Dauphiné, qui souffre de lourdes contusions (mais pas de fractures), a dû abandonner un Tour de France loin de correspondre une nouvelle fois à ses espérances. Au départ de Nîmes, il pointait à la 9e place.
Pour tous, le premier souci en cette journée caniculaire a été l’hydratation. Chaque équipe s’est organisée pour parer au danger d’une température aussi élevée. Au prix d’une accumulation de bidons, en général de l’eau enrichie en sels minéraux, afin de lutter contre le risque de déshydratation.
– L’adaptation de Pinot –
Qui supportera le mieux la chaleur appelée à durer pendant plusieurs jours ? « Un coureur en forme passe mieux les fortes températures », estime le médecin de l’équipe Groupama-FDJ, le Dr Jacky Maillot, qui affirme ne s’inquiéter en rien pour son chef de file Thibaut Pinot.
Le Franc-Comtois était peu à l’aise, à ses débuts, quand le thermomètre grimpait très haut. Depuis trois à quatre ans, il a travaillé pour s’adapter, jusqu’à installer l’an passé un sauna dans sa maison pour faciliter l’acclimatation à ce type d’efforts.
Mardi, le Français, installé à la 4e place du classement mais prêt à bondir plus haut, a expliqué: « On ne craint pas trop la chaleur dans les étapes de plaine, on roule vite, il y a beaucoup d’air. En montagne, la chaleur est différente. »
Egan Bernal (5e à seulement 12 sec de Pinot) a affirmé apprécier ces conditions: « J’aime ce temps. Ce n’est pas un gros problème pour moi, il suffit d’être concentré sur l’hydratation. »
« Si vous ne pouvez pas faire face à la chaleur, il faut rester en dehors du Tour », a renchéri son coéquipier Michal Kwiatkowski, le Polonais champion du monde 2014.
L’échappée du jour a toujours été tenue en laisse serrée par les équipes des sprinteurs (Ewan, Groenewegen, Kristoff). Les cinq coureurs partis dès le départ, bien avant le passage sur le Pont du Gard, merveille de l’Antiquité romaine, ont obtenu seulement un peu plus de deux minutes d’avance.
Mais les Français Alexis Gougeard et Stéphane Rossetto, rejoints par le Danois Lars Bak, le Polonais Lukasz Wisniowski et un autre Français, Paul Ourselin, ont tenu bon longtemps. Jusqu’à 2400 mètres de la ligne.
Mercredi, la 17e étape s’offre aux baroudeurs avant trois journées en haute montagne. Le parcours, long de 200 kilomètres entre le Pont du Gard et Gap, comporte un petit col dans les 10 derniers kilomètres.
Source : AFP
N’oubliez pas de nous suivre sur Facebook et Instagram, et de vous abonner gratuitement à notre newsletter
Des idées, des commentaires ? Une coquille ou une inexactitude dans l’article ? Contactez-nous à l’adresse redaction@lecourrieraustralien.com
Discussion à ce sujet post