Le Premier ministre Tony Abbott a décrit le preneur d’otages de Sydney comme un «fou», et admet que les systèmes en place pour surveiller et prévenir cette attaque n’étaient pas suffisamment efficaces.
Ce matin, M. Abbott a donc reconnu des défaillances dans le système.
« Le système n’a pas traité de manière adéquate cet individu, il n’y a aucun doute à ce sujet. Nous devons constamment nous demander si nous ne pouvons pas faire mieux. Et franchement, nous devons faire le maximum pour être toujours meilleur parce que si nous ne sommes pas bons, notre peuple souffre.
La perte de deux charmants Australiens, deux personnes très décentes est une tragédie. D’autres sont blessés, d’autres sont traumatisés à cause d’un fou qui rôdait dans nos rues. »
Abbott a affirmé que le tireur était bien connu de l’État, de la police fédérale et de l’agence d’espionnage domestique ASIO. Le Premier ministre a également osé poser cette question : la prise d’otages pouvait-elle être évitée?
Comment un fou comme lui pouvait être entièrement en liberté ?
Tony Abbott a confirmé que Man Haron Monis n’était pas sur une liste de surveillance de sécurité, en dépit de sa longue histoire pénale et de son engouement pour l’extrémisme. Abbott a déclaré que la population avait le droit de savoir pourquoi quelqu’un avec une histoire si longue et mouvementée n’était pas sur les listes appropriées de surveillance. Le premier ministre a ajouté qu’il voulait des réponses.
« Comment un fou comme lui pouvait être entièrement en liberté au sein de la communauté? C’est une question que nous devons examiner attentivement, calmement, méthodiquement pour en retirer des leçons et réagir. C’est ce que nous allons faire dans les jours et semaines à venir. »
Le premier ministre a toutefois reconnu que Monis n’aurait pas été arrêté, même s’il avait été sous étroite surveillance.
« Même si cet individu, ce malade, avait été au centre de nos listes de surveillance, même si cet individu avait été surveillé 24 heures par jour, il est fort probable que cet incident aurait pu avoir lieu parce que le niveau de contrôle nécessaire pour vérifier ces actes dans la vie quotidienne aurait été très, trop important « , précise Abbott.
L’ancien officier de l’armée, le Dr Rodger Shanahan, membre non-résident à l’Institut Lowy pour la politique internationale, confirme qu’il est impossible de surveiller quelqu’un 24 heures sur 24.
« Dans ce cas-ci, il avait un fusil de chasse scié et caché dans un sac et a juste voyagé de sa maison vers le centre ville en transport public. En apparence donc, il s’agissait d’un geste anodin. Et comme il ne fait partie d’une organisation connue, on n’aurait été incapable d’anticiper et de deviner qu’il peut s’agir d’un déplacement suspect. »
Monis n’était pas un candidat pour une surveillance accrue
Le Dr Shanahan a également suggéré que l’histoire criminelle du tireur ne faisait pas automatiquement de lui un candidat pour une surveillance accrue.
« Les actes qu’il a commis dans le passé n’étaient pas liés à de la « violence politique. Les 40 agressions sexuelles et l’attaque contre son ex-femme, ce sont des faits traités par les instances judiciaires civiles, ce ne sont pas des actes de violence politique. Il y a bien les lettres qu’il envoyait aux familles des soldats australiens qui ont un lien politique mais étant donné ses actes de violence, il nous semblait que cette histoire de lettres faisait partie du comportement criminel, pas du comportement politique. »
Source: 7news – photo: Flickr
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