Le printemps sera artistique ou ne le sera pas. Carriageworks, haut lieu de l’art contemporain, vient d’inaugurer la huitième édition de l’équivalent de la FIAC en Australie, ouverte au grand public du 5 au 8 septembre 2024. Des bulles qui pétillent, un festival de couleurs et de l’art à (re)vendre.
Les organisateurs ne s’en cachent pas. Sydney Contemporary est une entreprise commerciale rondement menée qui parvient à réaliser chaque année un chiffre d’affaire d’environ 20 millions de dollars. Le programme d’une grande richesse, entre cycle de conférences et représentations artistiques audacieuses, a tout pour attirer une foule de badauds qui pourront acquérir des oeuvres allant de 200 à plus de 3 millions de dollars. Autant dire qu’il y en a pour toutes les bourses, bien que la récession qui s’installe sournoisement pourrait dissuader certaines acquisitions dans la tranche médiane.
Avec plus de 26 galleries d’art et près de 400 artistes représentés, cette foire de l’art contemporain nourrit l’ambition de devenir autant une foire d’empoigne qu’« un festin qui ravira vos sens », pour reprendre l’expression des organisateurs. C’est un artiste céramiste de la région d’Adélaide, Alfred Lowe, qui a remporté cette année le Art Prize, qui vise à mettre en lumière un jeune talent dont la notoriété reste à construire.
Du côté des productions artistiques, on retiendra « A Very Dutch Ghost » de Louis Pratt, un plasticien affilié à la Metro Gallery (Melbourne) dont la sélection des œuvres est assurée par Eugene Barilo Von Reisberg. Sa vanité contemporaine aux allures d’hologramme joue sur les illusions optiques et repose sur le concept d’anamorphose catoptrique. Selon l’artiste, « A travers des réflexions et distortions calculées, l’œuvre révèle une vérité cachée qui suggère que ce que l’on voit n’a pas toujours d’existence concrète. Elle invite les spectateurs à remettre en question la fiabilité de leurs perceptions, soulignant ainsi l’impact déterminant que peut avoir ces réalités invisibles sur la compréhension du monde qui nous entoure ». D’autres noms d’artiste pêle-mêle à conserver dans un coin de sa mémoire : Rebecca Baumann, John Aslanidis, Anne Starling, Jackson Farley, Kylie Stillman, Holly Greenwood, feu David McDiarmid, et bien d’autres encore. Allez les découvrir, on leur doit bien cela.
Jean-François Vernay.
Photos: John Aslanidis, Sonic Network no.23 , 2024, Oil and acrylic on canvas, 183 x 244 cm
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