Au milieu des forêts tropicales du Queensland, Jeanette Hergenhan, une Australienne de 65 ans, vit dans une maison pas tout à fait comme les autres : un vieux wagon de 1979, qui circulait autrefois à Melbourne et a retrouvé une nouvelle vie dans cette végétation luxuriante.
Après avoir vécu à Darwin pendant de longues années, Hergenhan s’est installée dans l’arrière-pays de la Sunshine Coast, séduite par les richesses naturelles de la région. Depuis sa maison, elle ne cessait d’admirer le terrain sur la colline adjacente, avec sa rivière et sa forêt tropicale.
Dès la mise en vente de la parcelle de 30 ares, elle donc a sauté sur l’occasion.
Et à l’instant même où elle franchissait les barrières, Jeanette savait qu’elle venait de trouver l’endroit parfait. « Je ne peux pas l’expliquer », dit-elle. « Je me suis simplement sentie chez moi ».
Une fois le terrain acheté, Hergenhan avait encore besoin d’une habitation. Elle envisageait d’acheter une caravane, mais celles d’occasion étaient trop chères et de mauvaise qualité. Alors qu’elle commençait à désespérer, elle a finalement trouvé une annonce pour un wagon de train de banlieue.
Pour déplacer ce géant de 24 mètres de long et 21 tonnes d’acier, il a fallu 3 jours, un véhicule routier spécial, et deux grues mobiles.
Jeanette a ensuite démonté les 96 sièges à la main : un travail de titan qui nécessitait de dévisser les sièges un par un, après avoir enlevé les coussins.
Pendant 6 mois, elle y a vécu sans électricité et sans eau, jusqu’à ce qu’une invasion de puces et le manque de confort deviennent trop difficiles à supporter. « J’ai décidé que j’étais trop âgée pour vivre comme une hippie », dit-elle. Elle s’est alors empressée de retourner à Darwin et y resta deux ans et demi. « Je ne voulais vraiment pas revenir, j’avais peur de revenir », avoue t-elle. « Mais je sentais que je devais revenir ici et reprendre le dessus ».
Avant son retour, l’Australienne fit installer l’électricité dans le train. Ensuite, elle fit construire une immense terrasse à côté du wagon, qui rappelle un quai de gare.
Cette terrasse devint sa bouée de sauvetage. En plus de doubler la taille de son lieu de vie, elle s’étend sous la canopée, qui abrite une exceptionnelle variété d’animaux sauvages. « On peut s’asseoir ici la nuit et observer un million d’étoiles », dit-elle. « Il y a des lucioles, des papillons, des ornithorynques. On est à un kilomètre du centre-ville, et personne ne sait qu’on est là. C’est simplement magnifique. »
Petit à petit, Hergenhan a transformé le wagon en vraie maison, tout en conservant son authenticité. Les portes coulissantes et les poignées sont restées intactes. Il n’y a pas de stores ou de climatiseur, seulement une moustiquaire autour du lit. À côté de la chambre se trouve la salle de bain, avec une baignoire sur pieds, suivie par la cuisine et un grand salon. L’intérieur est étonnement spacieux, surtout pour une personne seule.
Le seul inconvénient, quand on vit si proche de la nature, ce sont les insectes, et surtout les tiques, particulièrement prolifiques cette année. « Depuis 12 ans que je vis ici, je n’en ai jamais vu autant », confie Jeanette. Les tiques ont presque tué son étalon, et contribué à la mort de son chien.
Malgré ces quelques aspects négatifs, la sexagénaire savoure ce mode de vie, et espère bien passer le restant de ses jours dans son petit paradis. Pour elle, il n’y a tout simplement pas de plus bel endroit pour vivre.
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