Un journal chinois a publié mercredi une vidéo visant à discréditer les accusations d’un homme se présentant comme un ex-espion ayant fait défection en Australie, mais que Pékin présente comme un simple fraudeur en fuite.
L’extrait de 2mn34s, mis en ligne par le tabloïd semi-officiel Global Times, est censé montrer des scènes d’un procès pour escroquerie datant de 2016 et lors duquel aurait été jugé Wang Liqiang, un Chinois de 26 ans.
Cet homme a été présenté samedi par le groupe de presse australien Nine comme un transfuge ayant révélé au contrespionnage australien la façon dont Pékin mène des opérations d’infiltration et d’ingérence à Hong Kong, à Taïwan et en Australie.
Dès le lendemain, le Tribunal populaire de Guangze, dans la province du Fujian (est de la Chine) avait contre-attaqué en affirmant dans un communiqué que Wang Liqiang n’était en fait qu’un fraudeur.
Selon la même source, il aurait profité en 2015 de la crédulité d’une connaissance pour se faire verser un total de 155.000 yuans (20.100 euros), des faits pour lesquels il aurait été condamné à 15 mois de prison et à une amende de 10.000 yuans (1.300 euros).
Dans la vidéo publiée par le Global Times sur son site internet, on voit un homme debout à la barre. Appelé « Wang Liqiang » par le juge, l’accusé répond aux questions, reconnaît les faits qui lui sont reprochés puis écoute le verdict.
Le quotidien, connu pour généralement défendre bec et ongles le gouvernement chinois, affirme avoir obtenu ces images « en exclusivité » du Tribunal populaire de Guangze, où est censée avoir été jugée l’affaire présentée dans l’extrait.
L’AFP n’était pas en mesure dans l’immédiat de confirmer l’authenticité de cette vidéo.
Selon la police de Shanghai (est de la Chine), Wang Liqiang fait par ailleurs l’objet de poursuites depuis avril 2019 dans une autre affaire de fraude, qui porte sur l’importation d’automobiles pour un montant équivalent à 600.000 euros.
L’ex-espion supposé se trouve actuellement à Sydney avec sa femme et son enfant, et a demandé l’asile politique à l’Australie, selon Nine.
Interrogé mercredi lors d’un point presse régulier, un porte-parole de la diplomatie chinoise a dénoncé « l’hystérie » des médias australiens, qu’il a accusés d’avoir « créé et monté en épingle » ces accusations d’ingérence.
Source : AFP
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