Le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des peuples autochtones a appelé jeudi les Australiens à se prononcer, lors d’un référendum historique le 14 octobre, en faveur d’une réforme qui reconnaîtrait pour la première fois les peuples autochtones dans la Constitution.

« Les Peuples Premiers d’Australie ont le droit conformément aux lois internationales sur les droits de l’homme de participer aux prises de décision qui les concernent », ont déclaré dans un communiqué commun le rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, Jose Francisco Cali Tzay, et le rapporteur spécial sur le droit au développement, Surya Deva.
En votant « oui », les « Australiens aideront le gouvernement à remplir ses obligations concernant les droits de l’homme », ont souligné les rapporteurs.
Le référendum du 14 octobre porte sur une proposition, appelée « La Voix », qui donnerait également aux Aborigènes et aux autochtones du détroit de Torrès le droit d’être consultés au Parlement sur les politiques qui les concernent.
L’initiative ouvrira la voie pour surmonter « la discrimination systémique et les inégalités qui ont compromis la capacité des Peuples indigènes à concrétiser leur droit au développement et à l’auto-détermination », ont écrit les experts.
Les rapporteurs spéciaux sont des experts indépendants non rénumérés mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ils ne s’expriment pas au nom de l’ONU mais lui remettent leurs conclusions.
Selon les deux experts, les peuples autochtones présentent un taux plus élevé de morbidité et une espérance de vie plus basse en raison d’un manque d’accès aux services de soin, à des logements décents et une alimentation correcte, un faible niveau d’instruction et peu de possibilités d’embauche entraînant pauvreté et problèmes sociaux.
Les partisans de la proposition de réforme constitutionnelle soutiennent que la création d’un corps constitutionnel permanent d’Aborigènes et de peuples autochtones pour conseiller Canberra aiderait à élaborer des politiques qui fonctionnent.
Les opposants affirment que la réforme entraînera un surcroit de bureaucratie inutile, et qu’elle accordera des privilèges spéciaux aux peuples autochtones sans faire grand-chose pour améliorer leur sort.
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