Depuis la mission Apollo 17 en décembre 1972, aucun Homme n’a mis les pieds sur la Lune. Les américains Eugène Cernan et Harrison Schmitt sont les derniers Hommes à avoir marché sur le Satellite. Depuis, la NASA a fait face à plusieurs difficultés, surtout de nature financière. 50 ans se sont écoulés, mais le lancement de la fusée Space Launch System (SLS), mercredi, marque une étape importante dans le retour de l’Homme sur la Lune.
Une étape cruciale de franchie
Les raisons des difficultés rencontrées par la NASA pour renvoyer un Homme sur la Lune sont principalement des raisons financières. Après le début des missions Apollo à la fin des années 1960, la NASA s’est rapidement aperçue du coût exorbitant des missions spatiales. Dans un contexte de Guerre Froide et de course à l’espace entre les États-Unis et la Russie, 12 Hommes sont envoyés sur la Lune entre juillet 1969 et décembre 1972.
Dans les années qui suivent, d’importantes coupes budgétaires obligent l’agence spatiale américaine à abandonner la mission Apollo. Les années 1970 sont aussi marquées par la fin de la Guerre du Vietnam, un conflit meurtrier qui coûte très cher aux américains.
Pour faire face à ces difficultés, la NASA réfléchit à des moyens de baisser les coûts des prochaines missions. Ces sont ces mêmes arguments financiers, qui ont poussé les différentes agences spatiales à remplacer les astronautes par des robots au cours des dernières années.
Des fuites de carburant et un ouragan ont interrompu à plusieurs reprises les lancements prévus par Artemis. Dans un article pour The Conversation, le professeur associé et directeur des études supérieures au département des études spatiales de l’université du Dakota du Nord, Michael Doge, explique aussi que le concept de la fenêtre de lancement est l’une des principales causes du retard pris pas la mission :
« Ce premier lancement d’Artemis a connu des reports et des interruptions, mais la raison pour laquelle il y a eu de si longues périodes de temps entre les tentatives de lancement est due en partie au concept de fenêtre de lancement. En raison de la rotation de la Terre et de la position de la Lune, le lancement d’une fusée à certains moments nécessite beaucoup moins de carburant que le lancement à d’autres moments. Si un lancement rate sa fenêtre, il n’est généralement pas possible de le relancer le lendemain. »
Le lancement de la fusée SLS, dans le cadre de la mission Artemis I, est donc une étape décisive dans le retour de l’Homme sur la Lune. Elle a été lancée mercredi, en Floride depuis le Centre spatial Kennedy, après plusieurs reports liés à des problèmes techniques et des conditions météo défavorables. Trois mannequins d’essais sont à bord du SLS. Durant les trois prochaines semaines, la fusée propulsera la capsule d’équipage sur une orbite large autour de la Lune. Puis la capsule reviendra sur Terre et s’écrasera dans le Pacifique en décembre.
Des Hommes sur la Lune en 2025 ?
Nommée d’après la déesse de la chasse de la Grèce antique, Artemis a pour but de ramener des astronautes sur la Lune dès 2025.
Cette première étape cruciale doit marquer la validation du lanceur et du module Orion dans lequel devront voyager des astronautes d’ici quelques années. La même configuration sera utilisée pour Artemis II, une mission avec équipage en orbite autour de la Lune dont le lancement est prévu en 2024. Ensuite, Artemis III devrait effectuer un alunissage en 2025, le premier depuis Apollo 17 en 1972.
L’objectif du programme est d’établir une présence durable sur la Lune dans un « camp de base Artemis », et les astronautes seront en orbite autour de la Lune à l’aide d’une plate-forme spatiale appelée Gateway. Les missions seront programmées environ une fois par an après l’achèvement réussi d’Artemis III.
À terme, les missions sur la surface lunaire dureront jusqu’à deux mois chacune pour un maximum de quatre astronautes. Cela permettra de tester les technologies et d’évaluer les exigences d’une mission sur Mars, qui se déroulerait probablement à la fin des années 2030 ou au milieu des années 2040
L’Agence spatiale australienne soutient les missions Artemis par le biais de son initiative « Moon to Mars »
Dans un article publié hier, l’Institut Australien de Stratégie Politique (ASPI) explique que des entreprises commerciales australiennes fournissent un soutien en matière d’exploration et de logistique à la mission Artemis :
« Parmi les projets australiens en cours de développement, on trouve le « G’Day Moon », un plan élaboré avec la NASA pour envoyer un rover lunaire de fabrication australienne sur la Lune, probablement d’ici 2026 (…) Sa mission consistera à collecter des échantillons du sol lunaire »
En parallèle, l’entreprise spatiale Fleet Space Technologies, basée dans le Sud de l’Australie, travaille au déploiement de satellites en orbite lunaire à partir de 2023 afin de soutenir la recherche de ressources. Dans le cadre de ce projet, le matériel australien utilisera les ressources spatiales et assurera une présence humaine à la surface.
D’après l’ASPI, « Moon to Mars » doit viser une participation directe de l’Australie à Artemis par le biais de sociétés commerciales soutenant les activités sur et autour de la lune :
« La mise en place de cette infrastructure nationale et le soutien de la croissance de notre secteur spatial commercial augmentent le potentiel d’une participation australienne plus rapide et plus étendue sur et autour de la lune. »
Aude Vignelles, responsable de la technologie à l’Agence spatiale australienne, qui a signé le programme Artemis (mais n’est pas impliquée dans le lancement) a donné son avis sur la première partie de cette mission :
« C’est vraiment la dernière étape avant d’envoyer des humains au sommet de la fusée dans cette capsule. »
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