A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le gouvernement australien a annoncé mettre en place de nouvelles mesures pour lutter contre les violences domestiques. Cela advient après le meurtre d’Hannah Clarke et ses 3 enfants par leur mari et père, qui a choqué l’Australie.
Parmi ces mesures, un dispositif de 20 millions de dollars permettant aux femmes victimes de violences domestiques d’emprunter jusqu’à 2000 dollars chacune, et ce sans taux d’intérêt. L’objectif est de les aider à s’éloigner de leur mari sans craindre des répercussions financières. L’idée avait été lancée en 2018.
« Les femmes qui quittent la violence sont souvent confrontées à des difficultés financières et nous espérons que ces prêts les aideront à faire face aux coûts de base » a déclaré Anne Ruston, Ministre des Services Sociaux et de la Famille.
Une mesure critiquée
Cependant, cette réponse ne fait pas l’unanimité. « Ces 20 millions de dollars pourraient être affectés directement aux services spécialisés de première ligne dans la lutte contre la violence domestique, qui aident les femmes et les enfants à échapper à la violence et à s’en remettre. Au lieu de cela, il est envoyé vers une agence distincte qui serait chargée de la gestion des dossiers avec laquelle les femmes devraient négocier afin d’accéder aux fonds. » a ainsi déclaré au Guardian Australia Hayley Foster, la dirigeante de Women’s Safety NSW.
« En d’autres termes, « vous vous êtes mises dans ce pétrin, il est de votre responsabilité de vous en sortir« ».
D’après elle, ceux qui ont élaboré ce plan n’ont pas consulté de femmes victimes de violences domestiques, et n’ont pas pensé à leur vécu et à celui des services qui existent pour leur venir en aide.
Re-announcing $20mil NIL scheme for DV victims fr 2018 demonstrates lack of action to stop violence against ♀️ & 100% disregard for expert advice by @AWAVA_women to fund frontline services. Shame.#auspol @slpng_giants_oz @womenssafetynsw @Wendy_Bacon https://t.co/MpYoChfRNb
— OWN NSW (@age_no_barrier) March 8, 2020
Cette idée de « micro-prêts » n’a pas été discutée une seule fois avec l’Australian Women Against Violence Alliance (AWAVA) selon Hayley Foster. AWAVA est l’instance nationale censée conseiller les gouvernements australiens sur le sujet : « Quel est l’intérêt d’un organe consultatif national composé d’experts en sécurité des femmes de tout le pays si le gouvernement se contente de l’écarter, de l’ignorer et de le contourner ? ».
Le 5 mai, AWAVA et 68 autres groupes d’aides aux femmes victimes de violences domestiques avaient pourtant envoyé au gouvernement une série de propositions concrètes, la 1ère étant d’accorder plus de fonds à ces services spécialisés.
69 domestic violence groups have joined with @AWAVA_women & @FairAgenda, writing to Women’s Safety Ministers with a list of 5 urgent interventions they need to action at their meeting tomorrow.
Here’s what you should hold them accountable on (a thread): #auspol pic.twitter.com/kAuaSs9DBj
— Fair Agenda (@FairAgenda) March 4, 2020
Photo AFP
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