Selon le Summer Coastal Drowning Report (rapport sur les noyades côtières estivales) publié par Surf Life Saving Australia, en Australie, 99 personnes ont perdu la vie sur des plages, dans des rivières, des piscines et d’autres cours d’eau entre le 1er décembre de l’année dernière et le 29 février de cette année. Ces chiffres représentent une augmentation de 10% par rapport à l’été précédent.
Plus de la moitié des décès ont eu lieu sur la côte, et au moins 54 des 55 noyades se sont produites en dehors des zones surveillées. Par ailleurs, les causes exactes de certains décès, comme celui qui a eu lieu sur la plage de Mooloolaba dans le Queensland, font encore l’objet d’une enquête du coroner.
Un grand nombre des autres noyades se sont produites dans des endroits isolés, sur des voies navigables intérieures, où il était souvent difficile d’obtenir rapidement de l’aide. De plus, il est impressionnant de constater que plus d’un quart des décès sont survenus au cours de la semaine entre Noël et le Nouvel An.
Toutefois, le bilan aurait pu être plus lourd, car le rapport indique que plus de 5 700 personnes ont dû être secourues sur les côtes par des sauveteurs et bénévoles au cours de l’été. En outre, 25 000 premiers soins et 1,3 million de mesures préventives ont été prodigués par les sauveteurs en mer et les maîtres-nageurs qui patrouillaient sur les plages du pays pendant cette période.
Selon les sauveteurs, différents facteurs peuvent causer ces noyades. Tout d’abord, certain suspectent des lacunes concernant les capacités générales en natation de la population. En effet, Stacey Pidgeon, responsable nationale de la recherche chez Royal Life Saving Australia, a déclaré que l’augmentation du nombre de tragédies était probablement due aux fermetures des piscines dans le cadre du programme COVID.
« Certaines personnes ne sont pas retournées à la piscine ou n’ont pas pris de cours de natation et ont complètement arrêté, ce qui fait que nous commençons à voir un effet cumulatif », a-t-elle déclaré.
Ensuite, Chris Jacobsen, président du service de sauvetage de Surf Life Saving Australia, dénonce le manque de prudence de certains nageurs. Selon lui, de nombreuses personnes entraient dans la mer en dehors des zones de sécurité désignées entre les drapeaux rouges et jaunes, parce qu’”ils ont envie d’explorer”. Le rôle des réseaux sociaux dans cette dynamique n’est pas anodin. En effet, il représentent “un facteur d’influence clé”, permettant “aux gens de partager ces endroits magnifiques”.
Le rapport sur les noyades côtières de l’été publié par Surf Life Saving Australia a révélé que 60 % des noyades côtières se sont produites dans des endroits régionaux et isolés, ce qui représente une augmentation de 9 % par rapport à la moyenne de l’année dernière.
Ensuite, il est important de relever le caractère dangereux des courants marins, qui peuvent s’avérer surprenants. Selon M. Jacobsen, ces dernier sont en effet la cause principale de trois décès sur quatre dans les zones côtières.
“Lorsque nous allons sur le terrain et que nous demandons aux gens comment identifier une vague, certains pensent qu’ils savent le faire, mais en réalité, ce n’est pas le cas. », a-t-il déclaré. Pour cette raison, il insiste sur l’importance d’enseigner la démarche à suivre en cas de problème. En effet, beaucoup de noyades pourraient être évitées.
Enfin, les signaux d’alerte sont souvent peu visibles, et mal pris en compte par la population. Ainsi, Graham Jolly, habitant de Phillip Island, demande depuis plusieurs années que les panneaux d’avertissement de plage de la région de Bass Coast soient améliorés, car il estime que nombre d’entre eux ne sont pas conformes aux normes australiennes en vigueur. Parfois, un panneau “interdit aux chiens” est même cloué sur le panneau principal, concernant la sécurité sur la plage.
M. Jacobsen a déclaré que la norme australienne en matière de signalisation était appliquée « dans tout le pays ».
« Le défi est d’essayer de sensibiliser les gens… parfois, c’est tout simplement parce qu’ils ne lisent pas les panneaux », a-t-il expliqué.
Il a ajouté que Surf Life Saving Australia utilisait la technologie pour sensibiliser les gens aux dangers et les aider à tirer la sonnette d’alarme si nécessaire.
« Il s’agit notamment de déployer des balises d’intervention d’urgence sur les plages qui ne sont pas surveillées, et d’étudier des technologies telles que les balises Bluetooth et le marquage géographique.”
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