Une ville de Nouvelle-Galles-du-Sud montre la voix et espère être la première à éradiquer le plastique à usage unique.
A Wollongong, une ville côtière à 100km au sud de Sydney, Andrew Gray a initié un mouvement visant à réduire de 70% l’usage du plastique : pailles, couverts, polystyrène, sacs, bouteilles et tasses de café en plastique — tout au moins tout ce qui n’est pas réutilisable. Ce fan de surf explique : « Beaucoup de cafés et de magasins utilisent du plastique à usage unique. S’il est mal pris en charge lors de la collecte des déchets, ou s’il est abandonné sur la voie publique, ce plastique se retrouve dans nos océans. » Et les conséquences, dramatiques, sont multiples, que ce soit sur la faune ou même sur la santé humaine. « Nous retrouvons maintenant des traces de plastique dans nos aliments et l’eau du robinet », s’alarme Jeff Angle, directeur de Boomerang Alliance, un réseau d’associations environnementales australiennes.
Un regroupement d’associations locales, « Plastic Free Wollongong », intervient dans les écoles et travaille avec le conseil municipal pour éliminer le plastique à usage unique dans les toutes les manifestations. Le point clé du projet, c’est de convaincre les entreprises que trouver des alternatives au plastique est simple et bon pour le commerce. « Nous essayons de trouver des moyens de valoriser les commerces qui font le choix de renoncer au plastique, afin que les clients s’adressent plutôt à eux pour cet effort qu’ils font. Pour cela, ils méritent votre argent. »
Earth Walker, café « Ocean Friendly »
A quelques pas d’une des plages de Wollongong se trouve le café très fréquenté Earth Walker. Il vend des centaines de cafés et de repas à emporter chaque jour, et pourtant vous n’y verrez aucune brique de lait, aucune paille ou bouteille en plastique.
L’une des propriétaires du lieu, Ciara Kulmar, explique avoir pris conscience du problème des déchets de plastique dès l’ouverture de son établissement. Elle a donc cherché des alternatives : pailles métalliques ou en papier, tasses en verre, accord avec leur fournisseur de lait pour réduire les emballages…
Le Earth Walker est ainsi devenu le premier commerce du pays à se voir accorder le label « Ocean Friendly », délivré par Surfrider, une association à but non lucratif. Susie Crick s’occupe justement d’attribuer ces labels en Australie, d’après une méthode d’abord expérimentée à Hawaï — où 150 restaurants et cafés ont été labellisés. D’après elle, les commerces « Ocean Friendly » sont plébiscités par les clients. « Pour les clients, cela signifie que l’entreprise a une éthique et se préoccupe de l’environnement, pas seulement de son profit. »
D’autres commerces de Wollongong vont sont candidats à l’obtention du label et il est question d’élargir ce système au niveau national. Pour Jeff Angel, de Boomerang Alliance (un réseau d’associations environnementales australiennes), le « Plastic Free Wollongong » peut devenir un modèle pouvant essaimer dans toute l’Australie. « Tout le monde est concerné par la pollution liée au plastique. Nous voulons prouver que des solutions simples existent et qu’on doit tous les adopter, que l’on dirige un commerce, une école, que l’on organise des manifestations ou qu’il s’agisse de notre consommation personnelle. » Un autre projet pilote est en cours à Noosa et Alliance Boomerang espère s’appuyer sur ces deux expériences pour développer un guide national sur lesquels d’autres villes pourront s’appuyer pour mettre en place une politique « zéro plastique jetable ».
600 000 tonnes de déchets par an
Jusqu’à cette année, l’Australie envoyait en moyenne plus de 600 000 tonnes de déchets en Chine pour retraitement. Avec l’embargo chinois sur les déchets étrangers, l’industrie du recyclage australienne doit trouver de nouvelles solutions.
La plus évidente reste de réduire les quantités de plastique produites. « Dans le milieu, on parle de ‘fermer le robinet’. On ne veut plus continuer à ramasser et nettoyer, on veut éliminer l’utilisation du plastique non réutilisable » affirme Jacqui Besgrove, le directeur exécutif de Green Connect, une entreprise locale de traitement des déchets qui aide les festivals à réduire leur quantité d’ordures.
L’industrie de l’emballage est également sollicitée pour trouver des options plus respectueuses de l’environnement. Une association gouvernementale à but non lucratif , l’Australian Packaging Covenant Organisation (APCO), accompagne les entreprises sur le chemin de la réduction des emballages et d’un meilleur recyclage de ceux-ci.
Source : illawarramercury.com.au
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