L’ancien chef de l’Eglise catholique en Australie devenu argentier du Vatican, George Pell, accusé d’avoir tenter d’acheter le silence d’une victime de prêtre pédophile, s’est déclaré mercredi prêt à déposer dans son pays devant une commission d’enquête.
« Qu’il soit absolument clair que je suis disposé à témoigner si la commission me le demandait, que ce soit par écrit, par visioconférence ou en personne », a affirmé dans un communiqué le cardinal Pell, qui n’est pas lui-même visé par des accusations d’agression sexuelle.
Gerald Ridsdale a été condamné pour avoir agressé une cinquantaine de jeunes garçons entre les années 1950 et 1980 dans plusieurs paroisses de l’Etat de Victoria (sud).
Parmi eux, son neveu David, agressé dès l’âge de 11 ans. Ce dernier a déclaré la semaine dernière devant la commission d’enquête royale qu’il s’était confié au cardinal Pell, un ami de la famille, en 1993.
Selon sa déposition, George Pell, nommé en février 2014 par le pape François secrétaire à l’économie du Vatican, lui a alors demandé ce que coûterait son silence.
David Ridsdale accuse également le cardinal d’avoir couvert le prêtre en le mutant de paroisse en paroisse. Le prêtre et le cardinal ont vécu par le passé dans le même presbytère.
George Pell a catégoriquement démenti avoir jamais « offert de gratification financière en échange du silence » d’une victime, dénonçant « des titres de presse erronés et trompeurs ».
George Pell est déjà apparu l’an dernier devant la commission d’enquête royale mais les associations de victimes réclament sa comparution dans l’affaire Ridsdale.
La Commission royale d’enquête sur les réponses institutionnelles aux abus sexuels perpétrés sur les enfants a commencé ses travaux en avril 2013 après plus d’une décennie de pressions en faveur d’investigations sur des accusations de pédophilie dans les écoles, établissements religieux ou organismes sociaux.
Pour l’heure, elle a reçu une vaste quantité de plaintes à propos d’abus commis dans les orphelinats, des écoles et des lieux de culte.
Les audiences de la semaine se concentrent sur les faits commis par Gerald Ridsdale dans les années 1970 dans la ville de Ballarat.
Aujourd’hui âgé de 81 ans, l’homme affirme ne pas se souvenir précisément de ses liens avec George Pell dans les années 1970.
« Je n’ai pas eu beaucoup affaire à lui », a-t-il assuré, soulignant n’avoir jamais confessé ses crimes à qui que ce soit.
par Martin PARRY ©AFP
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