Visiblement irrité de devoir renoncer au grand défilé militaire qu’il souhaitait organiser à Washington, Donald Trump a annoncé vendredi qu’il se rendrait finalement à Paris en novembre pour les commémorations de la fin de la Première Guerre mondiale, en fustigeant les autorités de la capitale américaine.
« Les politiciens locaux qui dirigent (mal) Washington flairent l’aubaine quand ils en voient une. Quand on leur a demandé de nous chiffrer un prix pour la tenue d’un grand défilé militaire de célébration, ils voulaient un montant si ridiculement élevé que je l’ai annulé », a écrit le président américain sur Twitter.
« Ne jamais laisser quelqu’un vous prendre en otage! », a-t-il martelé.
« Au lieu de cela, je vais assister au grand défilé déjà prévu sur la base aérienne d’Andrews (dans le Maryland, ndlr) à une date différente, et (je vais) aller au défilé de Paris, célébrant la fin de la Guerre, le 11 novembre », a-t-il encore dit.
« Peut-être ferons-nous quelque chose l’année prochaine à Washington quand le prix aura NETTEMENT BAISSE. Maintenant nous pouvons acheter quelques avions de chasse de plus! », a-t-il conclu.
La maire de Washington, Muriel Bowser, a rapidement répliqué avec un tweet moqueur.
« Eh oui, je suis Muriel Bowser, la maire de Washington, la politicienne locale qui a enfin fait voir à la star de téléréalité à la Maison Blanche la réalité (21,6 millions de dollars) des défilés/évènements/manifestations dans l’Amérique de Trump (triste) », a-t-elle ironisé, reprenant à son compte l’adjectif souvent utilisé par le président pour qualifier ses détracteurs.
En début d’année, la Maison Blanche avait annoncé que Donald Trump souhaitait un défilé pour mettre en avant la puissance militaire américaine.
Cette parade militaire avait été envisagée aux alentours du 11 novembre durant le week-end du « Veterans Day », cérémonie militaire en l’honneur des anciens combattants. Un grand spectacle dans les airs, non sans rappeler celui du 14 juillet en France, aurait été notamment programmé.
Le président américain s’était en effet déclaré particulièrement impressionné par le défilé français du 14 juillet, « formidable » selon ses mots. Il y avait assisté lorsqu’il avait été reçu en grande pompe par le président français Emmanuel Macron à Paris en 2017.
Donald Trump avait notamment été émerveillé par la Garde Républicaine défilant à cheval et par la patrouille de France survolant l’avenue des Champs-Elysées.
– Coût et critiques –
Mais jeudi, le Pentagone a annoncé que le défilé prévu le 10 novembre 2018 avait finalement été repoussé, possiblement à 2019. La question de son coût avait suscité interrogations et critiques sur l’utilisation de l’argent public.
« Le ministère de la Défense et la Maison Blanche souhaitaient organiser un défilé en l’honneur des anciens soldats américains et pour commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale », a indiqué le Pentagone dans un communiqué.
« Nous avions à l’origine pensé au 10 novembre 2018 pour cet évènement mais nous nous sommes mis d’accord pour examiner les possibilités en 2019 », selon ce court texte.
Un peu plus tôt jeudi, un responsable américain avait confié à l’AFP que le budget estimé pour organiser un tel évènement dépassait les 90 millions de dollars, soit plus de trois fois le montant initialement envisagé. La Maison Blanche avait en effet dans un premier temps évoqué des sommes allant de 10 à 30 millions de dollars.
Les médias américains se sont rapidement emparés du sujet, soulignant le coût exorbitant d’un tel évènement. Et l’American Legion, une puissante association d’anciens combattants, a jugé que ces sommes pourraient être utilisées autrement.
« Nous pensons que l’argent d’un défilé pourrait être mieux dépensé en finançant entièrement le ministère des Anciens combattants et en donnant à nos soldats et leur famille la meilleure assistance possible », a-t-elle réagi.
Donald Trump avait initialement suggéré vouloir organiser le 4 juillet, jour de l’Indépendance américaine, un vaste défilé militaire sur Pennsylvania Avenue, la célèbre artère reliant la Maison Blanche au Congrès à Washington.
AFP
—————————————–
N’oubliez pas de suivre Le Courrier Australien sur Facebook et Instagram, et de vous abonner gratuitement à notre newsletter. Des idées, des commentaires ? Une coquille ou une inexactitude ? Contactez-nous à redaction@lecourrieraustralien.com.
Discussion à ce sujet post