Le Forum des îles du Pacifique (FIP) s’est ouvert mardi à Suva, capitale des îles Fidji, les pays en première ligne face à la montée des eaux redoutant que les tensions entre la Chine et les Etats-Unis n’éclipse l’urgence climatique.
Le président fidjien et président du forum, Voreqe Bainimarama, a ouvert la première réunion en rappelant combien la « crise du changement climatique » menaçait la sécurité et la souveraineté de nombreuses nations du Pacifique.
L’édition 2022 du Forum est la plus importante depuis des années: l’urgence climatique se fait de plus en plus pressante pour les îles de faible altitude, et le forum n’a pas pu se tenir durant la pandémie de Covid-19.
Mais au lieu de se concentrer sur la menace de l’élévation du niveau de la mer et des tempêtes de plus en plus puissantes, la décision des dirigeants de Kiribati, alliés de Pékin, de claquer la porte la veille du forum, va peser sur les débats. Et la rivalité entre Washington et Pékin occupe les esprits.
Les îles Salomon ont signé en avril un accord de sécurité très décrié avec la Chine, bouleversant des alliances de longue date avec les puissances occidentales.
La vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris a annoncé mardi qu’elle s’exprimerait en vidéo devant le Forum, d’ordinaire réservé aux pays du Pacifique, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Les questions de sécurité régionale « détournent un peu l’attention du changement climatique », regrette auprès de l’AFP Simon Kofe, ministre des Affaires étrangères des Tuvalu.
Les dirigeants des îles du Pacifique doivent discuter d’une stratégie pour la région jusqu’à 2050, principalement sur le réchauffement de la planète.
Ils débattront aussi de l’annonce d’une urgence climatique dans le Pacifique et d’un éventuel soutien au Vanuatu dans sa demande à la Cour internationale de justice de se prononcer sur les obligations des nations en matière de climat.
Le Premier ministre du Vanuatu Bob Loughman a souligné mardi que les peuples de la région « nous appellent, nous les dirigeants du Pacifique, à agir pour combattre cette urgence ».
Le sommet sera un test pour le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese, qui a promis d’agir davantage sur le climat et de rétablir les relations endommagées de son pays avec le Pacifique.
Lors du dernier sommet du Forum, en 2019, les négociations avaient terminé dans les cris et les pleurs, l’ancien gouvernement australien ayant tenté de museler les dirigeants qui voulaient lancer un appel mondial à l’action climatique.
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