Le groupe indépendantiste UC-FLNKS et nationaliste, une des composantes de la majorité au Congrès de Nouvelle-Calédonie, a appelé jeudi à la création d’une Organisation des pays producteurs de nickel (Open), un secteur en crise pour cause de chute des cours.
« A l’image de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le puissant cartel pétrolier, l’Open réunirait les principaux producteurs et exportateurs de nickel, dont l’Indonésie et les Philippines, pour peser sur le marché du métal non ferreux et tenter d’éviter les chutes de cours », a résumé le groupe dans un communiqué publié sur Facebook.
L’Open aurait pour objectifs de « s’entendre sur les volumes produits et les prix du nickel », « d’accorder des prêts pour le développement et l’exploitation des gisements de nickel » ou « d’aider à promouvoir une concurrence loyale sur le marché, y compris sur le plan des normes de protection sociale », ajoute le texte.
Lors d’une conférence de presse, plusieurs élus de l’UC-FLNKS ont précisé vouloir faire adopter un vœu par le Congrès de Nouvelle-Calédonie pour la mise en place de cette organisation.
L’idée est « de pouvoir établir des discussions avec les autres états producteurs de nickel, dans le Pacifique notamment avec l’Indonésie, les Philippines », a expliqué Pierre-Chanel Tutugoro, chef du groupe UC-FLNKS au Congrès, cité par la chaîne La 1ère.
L’industrie du nickel, qui représente environ 20% du produit intérieur brut (PIB) de la Nouvelle-Calédonie et la quasi-totalité de ses exportations, est plombée par la baisse du prix de ce minerai considéré comme crucial pour la transition énergétique, qui a dévissé de plus de 45% en 2023.
En cause notamment, l’irruption sur le marché de l’Indonésie, qui a fortement augmenté ses capacités de production ces dernières années.
Ces difficultés ont provoqué la mise en sommeil le mois dernier de l’usine calédonienne de KNS, l’une des trois usines métallurgiques du « Caillou », les deux autres étant aussi en grande difficulté.
Un accord sur le nickel est en cours de négociation par Bercy avec les acteurs locaux, mais se heurte notamment à la « doctrine nickel » des indépendantistes qui refusent l’exportation du minerai brut, activité rentable, pour favoriser sa transformation sur place.
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