La Nouvelle-Calédonie retourne aux urnes pour élire ses représentants. Trente ans après l’assassinant du héros indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, les électeurs se prononceront dimanche 12 mai pour renouveler les institutions provinciales. Ce scrutin est déterminant et pourrait impacter grandement les deux référendums sur l’indépendance de l’île prévus par les Accords de Nouméa en 2020 et 2022.
Une équilibre institutionnel depuis la décennie noire des années 1980
Dans un souci de partage des institutions entre les antis et les pros indépendance, l’île est depuis 1989 découpée en trois collectivités appelées provinces.
La province-Sud, ayant pour chef-lieu Nouméa, est historiquement anti-indépendantistes ( 33 élus/40 en 2014 ) et elle est également la plus peuplée. La province du Nord est quant à elle moins peuplée mais profondément attachée à l’indépendance.
Les îles Loyauté constituent la troisième collectivité. Historiquement rallié à l’indépendance durant les »Événements » des années 1984-1988, elle est aujourd’hui partisane d’une solution médiane, soit une plus grande autonomie au sein de la République Française.
Des élections provinciales qui pourraient inverser le rapport de force en faveur des indépendantistes
Ainsi, on le voit, depuis 30 ans et les années noires de la décennie 1980, l’échiquier politique calédonien est divisé géographiquement par la question de l’indépendance.
Les Accords de Nouméa, signés par Lionel Jospin en 1998, ont tenté d’apaiser les tensions inhérentes à cette question en procédant à de nombreux transferts de compétences. Mais ils prévoyaient à l’époque trois référendums sur l’indépendance en cas de vote négatif pour les deux premiers. Le premier référendum, organisé le 4 novembre 2018, a vu la victoire du NON l’emporter.
Pour l’heure, les sondages prédisent une possible poussée indépendantiste à Nouméa et dans la province du Sud, historiquement attachée à la France. Ces élections provinciales, pourraient donc rétablir un nouveau rapport de force pour les cinq années à venir au sein des trois provinces de la Nouvelle-Calédonie.
Quoiqu’il en soit, ces élections devraient peser très lourd dans la balance lors de l’organisation des prochains référendums sur l’indépendance qui auront lieu en 2020 puis 2022 en cas de vote négatif.
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