Canberra a déclaré jeudi qu’il y avait un « haut niveau de probabilité » qu’un combattant de l’organisation Etat islamique (EI) originaire d’Australie et deux de ses enfants aient été tués par une frappe américaine en Syrie.
D’après la presse australienne, Khaled Sharrouf et ses fils Abdullah, 12 ans et Zarqawi, 11 ans, ont été tués vendredi alors qu’ils circulaient près de Raqa, bastion de l’EI en Syrie.
Sharrouf avait suscité l’effroi et le dégoût en 2014 en postant sur Twitter une photo glaçante sur laquelle son fils Abdullah exhibait la tête en décomposition d’un soldat syrien décapité.
Ce père de cinq enfants s’est servi d’eux dans plusieurs videos de propagande. Dans l’une d’elle, qui a fait surface cette année, il interrogeait son plus jeune fils, âgé de six ans, sur le fait de tuer des non-musulmans, alors que l’enfant manipulait des armes à feu et des couteaux.
« Personne ne pleurera sa mort. (…) Je peux vous l’assurer », a déclaré le ministre de l’Immigration Peter Dutton sur Channel Nine.
Le journal The Australian et le groupe de médias Australian Broadcasting Corporation ont tous deux annoncé la mort de Sharrouf et de ses fils en citant des sources gouvernementales anonymes.
Mais son décès dans une frappe de drone avait déjà été annoncé à tort en 2015 et M. Dutton a déclaré que son gouvernement attendait toujours la confirmation de sa mort.
« Il y a un haut niveau de probabilité mais ce type a fait figure de chat avec neuf vies », a-t-il dit.
Sharrouf, né en Australie de parents libanais, est parti pour la Syrie en 2013 avec sa femme Tara Nettleton et leur cinq enfants.
En février il est devenu le premier Australien a être déchu de sa nationalité aux termes d’une loi antiterroriste visant spécifiquement les combattants jihadistes.
Selon la presse, Tara Nettleton aurait succombé à une maladie. Le sort des autres enfants n’est pas connu.
Si les dernières informations sont correctes, a poursuivi le ministre, il serait « regrettable » que les deux enfants aient été tués aux côtés de leur père.
Mais « le fait est que les Sharoufs ont emmené leurs enfants dans une zone de guerre. Ils ont empoisonné leur cerveau. Ils ont endoctriné de jeunes enfants ».
Il s’est refusé à dire si les trois autres enfants, deux filles et un garçon, seraient autorisés à rentrer en Australie. « De toute évidence, il est difficile d’obtenir des renseignements dans une zone de guerre comme la Syrie, nous allons attendre les renseignements sur l’endroit où ils pourraient se trouver et leur statut ».
La grand-mère maternelle des enfants, Karen Nettleton, a déjà fait campagne pour leur retour.
AFP
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