L’ouvreur anglais George Ford, auteur d’un épatant sans-faute face à l’Argentine, a éclaboussé de son talent la deuxième journée de la Coupe du monde de rugby, également marquée par le carton plein de l’Irlande et la tranquille victoire de l’Australie.
A Marseille, les Anglais, en perdition depuis des mois et réduits à 14 dès la 3e minute, ont piégé les Pumas (27-10) en s’appuyant sur l’infernale précision de leur demi d’ouverture, qui a inscrit tous les points du XV de la Rose.
Préféré au virevoltant Marcus Smith pour pallier la suspension d’Owen Farrell, l’expérimenté George Ford a réussi un 100% au pied, claquant trois drops en dix minutes, dont deux à plus de 40 m des perches (27e, 31e, 37e), et enquillant six pénalités.
Les hommes de Ian Borthwick avaient pourtant inauguré à leurs dépens le « bunker », innovation arbitrale de cette 9e édition de la Coupe du monde qui permet à l’arbitre de champ d’adresser un carton jaune à un joueur et de demander à des assesseurs de vérifier s’il y a matière à l’exclure définitivement. Le troisième ligne Tom Curry en a fait les frais.
Mais les Pumas, maladroits dans leurs transmissions et indisciplinés (13 pénalités concédées contre 7 seulement pour les Anglais), n’ont pu exploiter leur avantage numérique et chutent de haut.
Dans le groupe C, l’Australie, autre nation en manque de confiance qui entrait dans le Mondial après une série de cinq revers, ne s’est pas ratée face à des Géorgiens peut-être inhibés par les tribunes pleines du Stade de France (35-15).
Grâce à deux essais de leur arrière Ben Donaldson, un autre de leur ailier Mark Nawaqanitawase et un premier précoce de leur centre Jordan Petaia, les Wallabies s’adjugent en outre le bonus offensif et prennent les commandes d’un groupe D assez homogène où figurent aussi le pays de Galles, les Fidji et le Portugal.
« Après un premier match de poule, ce qu’on veut, c’est cinq points. Et je crois bien qu’on a cinq points », a savouré, radieux, le sélectionneur australien Eddie Jones, revenu aux manettes en début d’année, vingt ans après un premier mandat (2001-2005) dont l’apogée fut une finale, perdue face à l’Angleterre, en 2003.
Une finale de Coupe du monde, les Irlandais n’en ont jamais vécue, eux qui n’ont jamais dépassé les quarts. Mais le XV du trèfle, classé N.1 mondial par World Rugby, espère bien briser ce plafond de verre.
Dans un groupe B où figurent les champions du monde sud-africains, les Irlandais se sont montrés sans pitié face à la Roumanie (82-8) et ont pu compter sur l’efficacité de leur ouvreur Jonathan Sexton, de retour six mois après son dernier match.
A 38 ans, le vétéran qui dispute son quatrième et dernier Mondial a inscrit 24 points. Il n’est plus qu’à 9 points du record de points inscrits sous le maillot vert, propriété de Ronan O’Gara, qu’il vient de dépasser au nombre de points inscrits en Coupe du monde.
En début d’après-midi, l’Italie, future adversaire de la France et de la Nouvelle-Zélande, s’était promenée (52-8) face à la Namibie, qui court toujours derrière une première victoire en Coupe du monde. Avec sept essais et le point de bonus offensif, les Azzurri prennent même place provisoirement en tête du groupe A.
Les résultats du jour:
(Groupe A) Italie (bo) – Namibie 52 – 8
(Groupe B) Irlande (bo) – Roumanie 82 – 8
(Groupe C) Australie (bo) – Géorgie 35 – 15
(Groupe D) Angleterre – Argentine 27 – 10
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