Le chef du commandement américain pour l’Asie-Pacifique, l’amiral John Aquilino, s’est dit mardi « très, très inquiet » des actions « dangereuses » menées par Pékin en mer de Chine méridionale, après de récents incidents navals entre la Chine et les Philippines.
« Je suis très inquiet de ce qui se passe à l’atoll Second Thomas » des îles Spratleys, revendiquées par la Chine et les Philippines, a déclaré à Sydney le principal responsable militaire dans le Pacifique. « Je suis très, très inquiet de la direction que cela prend ».
Les actions « unilatérales » de la Chine sont « dangereuses, illégales et elles déstabilisent la région », a-t-il poursuivi. « Que va-t-il se passer ensuite et jusqu’où sont-ils désireux d’aller dans cette zone? ».
Ces derniers mois, les tensions entre la Chine et les Philippines – qui affirment de plus en plus fermement leurs revendications territoriales – ont atteint des niveaux inégalés depuis des années.
Une série d’incidents près de récifs disputés donne régulièrement lieu depuis fin 2023 à une montée des tensions entre Pékin et Manille.
Le mois dernier, deux collisions ont eu lieu près de l’atoll Second Thomas, nommé Ren’ai par la Chine, entre des navires chinois et philippins.
La Chine voit avec inquiétude le renforcement des liens militaires entre les Etats-Unis et les Philippines, perçu par le géant asiatique comme une manière de contrecarrer ses revendications territoriales dans la région.
Des hauts responsables américains ont affirmé à plusieurs reprises l’engagement « à toute épreuve » des Etats-unis pour défendre les Philippines en mer de Chine méridionale en cas d’attaque armée.
La Chine cherche depuis les années 1990 à affirmer son contrôle en mer de Chine méridionale, provoquant des face-à-face tendus dans cette zone disputée.
Cette vaste zone maritime est riche en ressources et une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde y transite.
Pékin affirme avoir été la première nation à découvrir et nommer les îles en mer de Chine méridionale.
D’autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie, Brunei) ont des prétentions concurrentes en mer de Chine méridionale et chacun contrôle plusieurs îles.
Saisie par les Philippines, la Cour permanente d’arbitrage, une organisation basée aux Pays-Bas, avait rejeté en 2016 les revendications chinoises en les estimant dénuées de fondement juridique.
Pékin avait dénoncé cette décision, estimant notamment non-conforme la procédure philippine auprès de cette juridiction.
Ces dernières années, la Chine a construit des îles artificielles en mer de Chine qu’elle a militarisées pour renforcer ses positions.
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