Nous venons d’apprendre avec beaucoup de tristesse le décès de M. Ray Jackson, président de l’Indigenous Social Justice Association (ISJA), qui avait reçu en décembre 2013 le Prix international des droits de l’homme de la République française, pour son action en faveur des droits de l’homme dans les lieux de privation de liberté, notamment s’agissant des détenus d’origine Aborigène.
Métis de mère Aborigène et de père Britannique, Ray Jackson faisait partie des « générations volées », ayant été enlevé à l’âge de deux ans à sa mère. Il a connu les conséquences psychologiques causées par cette politique qui a perduré jusqu’à la fin des années 1960 et a fait l’objet d’une lettre d’excuse de la part du Premier Ministre Kevin Rudd en 2008.
Se préoccupant notamment de la question des morts de personnes d’origine Aborigène en détention, M. Jackson a travaillé bénévolement durant dix années, de 1987 à 1997, pour l’Observatoire des décès d’Aborigènes en détention, contribuant ainsi aux travaux de la Commission royale d’enquête sur les décès d’Aborigènes en détention créée en août 1987. Il a décidé ensuite de fonder en 1997 sa propre association, l’Indigenous Social Justice Association (Association pour la justice sociale des Aborigènes), pour poursuivre son action de lutte contre les décès en détention.
Il a depuis élargi l’action de l’association à la lutte contre les décès en détention quelle que soit l’origine du détenu, et englobe les réfugiés et les non-aborigènes dans son action en faveur de la promotion des droits de l’Homme dans les lieux de détention.
En décembre 2013, M. Ray Jackson et son association ISJA fut l’une des cinq associations à recevoir le Prix International des droits de l’homme de la République française décerné par la Commission Nationale des droits de l’Homme pour son action dans le domaine des droits de l’Homme dans les lieux de privation de liberté. Elle fut la première association australienne à être ainsi récompensée par la CNDH.
Grâce aux 20.000 euros donnés comme prix en récompense de cette distinction, l’ISJA a pu renforcer son action au profit des familles de personnes mortes en détention et notamment des plus jeunes. L’ISJA a également engagé un programme pour aider les jeunes pères Aborigènes ayant connu la détention ou ayant eu une jeunesse difficile à devenir des parents plus attentionnés, afin de rompre la spirale de la violence dans les familles.
L’Ambassade de France et le Consulat général de France en Australie présentent leur sincères condoléance à la famille et aux proches de Ray Jackson ainsi qu’aux membres de l’Association ISJA fondée par Ray Jackson.
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