Vendredi dernier, Mme Herron, directrice générale de l’Opéra House était invitée dans le Breakfast Show (2GB) d’Alan Jones, décrit par beaucoup comme le plus grand orateur et conférencier du pays. Elle y présentait « Everest », un tout nouveau projet de 13 millions de dollars organisé par Racing NSW avec l’Opera House. Le principe : afficher sur les voiles de l’opéra, le bandeau du club ainsi que les numéros des jockeys associés.
Durant l’interview, Alan Jones a clairement affiché son opposition aux propositions de Mme Herron, insistant sur le fait que le monument n’était sûrement pas un « billboard » autrement dit une affiche publicitaire.
La controverse
Lors d’une interview radio enflammée qui a suivi ce même jour, Mme Herron a répondu à Jones que l’opéra n’était « pas un panneau d’affichage » comme il l’avait sous-entendu, mais un instrument sur lequel elle était heureuse de projeter les couleurs des jockeys.
Jones a aussitôt répliqué par : « Qui diable pensez-vous être ? » suggérant même que Mme Herron puisse être renvoyée.
Plus tard dans la journée, le gouvernement a finalement tranché, ordonnant à l’Opéra de projeter le tirage au sort des numéros des jockeys sur ses voiles, ainsi que le nombre d’obstacles et le trophée Everest.
Les excuses
Après avoir proféré ces vifs propos à l’encontre de Mme Herron, Alan Jones a finalement fait marche arrière. Déjà lundi matin, dans le cadre de son émission radio « 2 GB Breakfast », Jones revenait légèrement sur ses positions et affirmait qu’il n’avait pas eu l’intention d’intimider Mme Herron mais reconnaissait que certaines personnes s’étaient comportées de la sorte.
Finalement, mardi matin, Jones a décidé, toujours dans le cadre de son émission, de présenter ses plus plates excuses à Mme Herron dans un monologue de 14 minutes.
« Je présente mes excuses à Louise et à ceux qui ont été offensés », a déclaré Jones lors de son programme matinal. « Comme je l’ai dit plus tôt, j’écrirai à Louise plus tard dans la journée pour lui faire part de ces mêmes sentiments. »
« Le directeur général de Racing NSW, Peter V’landys et Racing NSW, respectent la loi et commercialisent Sydney et l’Australie dans le monde entier », a-t-il ajouté.
Sydney reste divisée
Malgré les excuses présentées publiquement mardi, la controverse continue de diviser Sydney et l’Australie. L’opposition de Jones a encouragé les Sydneysiders à s’opposer, eux aussi, au projet de l’Opera House.
Une manifestation de près de 1 000 personnes s’est déroulée mardi soir, afin de perturber la projection à l’aide de lampes de poche et de téléphones portables. Lorsque les voiles ont été allumées à 19h39 (et non pas 20h00 comme prévu pour éviter les conflits avec la foule), les manifestants ont immédiatement répliqué et de partout on pouvait entendre crier « Sauver nos voiles, c’est notre maison! », « Honte à vous » pendant les 20 minutes d’éclairage.
Les commentaires de Jones sont également à l’origine d’une pétition appelant le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud à revenir sur sa décision concernant la projection à l’Opera House. Près d’un quart de million de signatures a été récolté. L’organisateur de la pétition et père de Sydney, Mike Woodcock, espère que la Première ministre Gladys Berejiklian acceptera la pétition qu’il a lancée vendredi. Qualifiée de « pétition dont la croissance est la plus rapide » de tous les temps, elle a été présentée au Parlement de la NSW mardi dans la journée.
Source : The Sydney Morning Herald
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