Mais que faire lorsqu’on suit son époux à l’étranger et que l’on peine à trouver du travail dans sa branche ? Comme beaucoup de conjoints, Marie-Emilie Etevenard s’est posé la question et… elle a fini par trouver la réponse. Fine cuisinière, elle vient de créer Le Pot de Moutarde, un site qui propose de vous régaler avec un joli choix de recettes françaises préparées par ses soins. Un pari professionnel dont elle accepte de parler avec gourmandise.
On devait la rencontrer dans sa cuisine, mais une panne de voiture a changé la donne. La voici donc chez vous, le panier rempli de bonnes choses : terrine de poulet aux pistaches, quiche lorraine parfaitement froncée, financiers aux noisettes et crèmes dessert au café et trio de perles au chocolat. On a l’impression de voir débarquer le père Noël, sauf qu’on est en novembre et que notre livreuse tient plus de Juliette Binoche (si, si, il y a un petit air) que du bonhomme en rouge.

Arrivée à Melbourne il y a un an, la ville ne lui est pas étrangère pour autant. Marie-Emilie a en effet déjà vécu dans la capitale du Victoria de 2005 à 2008 et son fils y est né. « A cette époque, je m’étais déjà posé la question de me lancer mais je venais de devenir maman et, finalement, ça ne s’est pas fait. » De retour en Australie, près de dix ans plus tard, elle sait qu’elle ne veut pas rester inactive, mais hésite encore entre le salariat et l’entrepreneuriat. Après un bilan de compétences réalisé à distance avec une coach de Sydney, elle opte pour la seconde option jugée plus risquée, mais aussi plus propice à son « épanouissement ». L’aventure peut commencer, mais ça n’est pas une mince affaire.
Poulet chasseur, poire au vin, riz au lait
Au-delà de la formation en hygiène et sécurité alimentaires qu’elle a été obligée de suivre et des autorisations administratives qu’il a fallu obtenir, elle a souvent dû changer de casquette. « Je me suis improvisée webmaster, rédactrice et photographe… » femme à tout faire, donc, sans compter les recettes à sélectionner, tester et affiner.

« J’avais envie d’une cuisine familiale, qui ressemble à ce qu’on peut partager le dimanche avec ses proches. » Il y a de la nostalgie dans l’air avec des souvenirs de moments vécus et une certaine idée de la convivialité. Résultat, la carte comprend de nombreuses spécialités bien de chez nous : gougère, bœuf bourguignon, poulet chasseur, poire au vin ou riz au lait… « J’avais aussi envie de proposer de la blanquette de veau, mais le prix de vente aurait été rébarbatif », regrette Marie-Emilie qui tient à garder « des tarifs raisonnables ». Que les inconditionnels se rassurent, elle pourra cependant en cuisiner à la demande. Elle fera aussi évoluer sa carte au gré des produits de saison et les desserts vont s’enrichir de surprises, mais toujours dans un esprit « maison » car la pâtisserie est « un métier à part ». En ce moment, elle met en avant un panier pique-nique, idéal pour les festivals.
Côté vente, ça commence doucement mais sûrement avec une première grosse commande reçue avec bonheur et un bouche-à-oreille qui fonctionne à plein, merci à Melbourne Accueil et CJC. Par l’école de ses enfants, elle a également réussi à toucher la fondatrice de Paris to Provence. Du coup, elle sera présente aux trois jours du festival, du 30 novembre au 2 décembre, pour des démonstrations de cuisine : une belle opportunité.
Attention cependant, Marie-Emilie ne veut pas se lancer dans des quantités industrielles : « Je veux pouvoir préparer des plats de qualité – à la commande – dans la mesure de mes moyens et équipements. » Elle tient en outre à garder du temps pour vivre et profiter de sa famille qui la soutient totalement et qu’elle régale aussi, mais sans dédaigner la simplicité. « Parfois, je prépare des pâtes à la sauce tomate qui suffisent à notre bonheur » affirme-t-elle. Parmi ses autres péchés mignons, citons la moutarde qui a logiquement donné son nom à son entreprise. Elle précise néanmoins qu’elle aime tout autant les cornichons. Oui, mais « Le Pot de Cornichons » sonne moins bien. Là-dessus, on est d’accord.
Valentine Sabouraud
Marie-Emilie se fournit au Camberwell fresh food market ou au supermarché classique en prenant soin de choisir œufs, beurre et farine bio. Pour le pain, qu’elle propose « en option », elle va chez Woodfrog bakery. A titre personnel, elle n’achète pas beaucoup de fromages français qu’elle trouve souvent hors de prix, mais elle a dégoté chez Aldi quelque chose qui ressemble beaucoup à du Comté. Enfin, elle recommande vivement les pizzas de Pizza Religion. |
Le site de Marie-Emilie est là : www.lepotdemoutarde.com. Elle livre près de Camberwell et dans tout Melbourne sur demande et sous conditions. On peut aussi venir chercher sa commande directement chez elle. Tout premier client reçoit, en remerciement, un cadeau qui se mange.
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