L’Indonésie (qui représente 56% du marché australien) a choqué l’industrie bovine quand elle a annoncé que ce trimestre, elle ne souhaitait importer que 50 000 têtes de bétail. Ce montant représente une baisse de 80% par rapport à la même période en 2014.
Cette décision est-elle liée aux tensions politiques entre les deux pays depuis l’exécution de deux trafiquants de drogue australiens? Une sanction suite à la politique intransigeante de l’Australie envers les réfugiés? Probablement que ces facteurs y ont crontribué mais le marché indonésien possède aussi ses spécificités. Les acheteurs indonésiens veulent en effet principalement des bovins de moins de 350 kg pour les « entasser » dans des parcs d’engraissement locaux.
Cette décision oblige les agriculteurs du Territoire du Nord à prospecter de nouveaux marchés pour environ 150.000 bovins à présent excédentaires. Les Etats-Unis devraient constituer un nouvel eldorado. La forte demande des États-Unis fait d’ailleurs monter les prix de la viande à des niveaux records.
L’Australie est aujourd’hui le plus grand fournisseur de l’Amérique. L’année dernière, elle a exporté près de 500.000 tonnes de boeuf aux États-Unis – environ 200.000 tonnes de plus que ses concurrents du Canada et de la Nouvelle-Zélande.
«Je ne veux pas être désinvolte et dire que les exportations de bovins vivants australiens en Indonésie ne sont pas une partie importante de l’industrie mais d’autres solutions existent», a déclaré Phin Ziebell, Economiste de la National Australia Bank spécialisé dans le business agroalimentaire.
Dans sa prévision annuelle publiée le mois dernier, il a confirmé qu’il attendait à ce que le prix du bœuf se stabilise à un niveau record, soit une augmentation de prix de 26,2 % en 2015-16. Les observateurs du secteur prédisent en effet que la croissance des marchés dans d’autres pays asiatiques (la Chine, la Malaisie, le Vietnam et le Cambodge et la Thaïlande) va limiter la dépendance de l’Australie envers l’Indonésie.
Discussion à ce sujet post