Depuis 2016, le Tour de France s’invite en Australie une fois par an le temps d’une étape. Florent Malézieux, directeur des sports chez Lateral, l’agence qui organise l’Étape Australia, nous explique la philosophie de l’événement et l’organisation de la version 2021, confrontée à l’épidémie de Covid-19.
Le concept de l’Étape by Tour de France existe aujourd’hui dans seize pays en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Asie et en Océanie. Au-delà de l’aspect commercial et promotionnel, cette course permet à des milliers de cyclistes amateurs d’avoir, le temps d’une journée, « la même expérience que Chris Froome ». Décalée en raison de l’épidémie de Covid-19, l’édition 2020 de l’Étape Australia aura finalement lieu dans trois semaines les 19 et 20 mars à Kiama, sur la côte à une centaine de kilomètres au sud de Sydney. Jusqu’ici, l’Étape avait toujours eu lieu dans les Snowy Mountains.
Australie, pays de vélo
Difficile de suivre les grandes courses quand on vit « de l’autre côté du globe » avec des étapes se déroulant en grande partie la nuit. Pourtant, en Australie, une étape du Tour de France réunit en moyenne 200 000 téléspectateurs, un public qui connaît d’ailleurs « très bien les coureurs » selon Florent. Il faut dire que l’île-continent entretient une histoire particulière avec la Grande Boucle. En 1981, Phil Anderson devient le premier Australien, et le premier non-européen, à porter le maillot jaune. En 2011, la victoire de Cadel Evans fait office de « catalyseur pour le cyclisme en Australie ». Plus récemment, les performances de Richie Porte, troisième du dernier Tour de France et de Caleb Ewan, déjà vainqueur de plusieurs étapes sur les trois grands tours, permettent « de faire briller le cyclisme australien et de maintenir les spectateurs éveillés le soir ».
D’ailleurs, la pratique du cyclisme est « en plein boom » dans le pays, « amplifiée par le Covid » nous dit Florent. Une bonne nouvelle pour l’Étape Australia, avant le report annoncé 12 août, 4 200 participants, sur un objectif de 6 000, avaient déjà réservé leurs dossards pour la course qui devait avoir lieu en novembre. Parmi les seize éditions à travers le monde, c’est l’étape australienne qui rassemble le plus de participants après l’édition française.
Reproduire une étape du Tour
C’est à cet appétit pour le cyclisme que l’Étape veut répondre. D’abord, en proposant un événement ouvert à tous, comme le dit Florent ; “on accueille et on invite tout le monde”. Deux épreuves sont proposées, la première longue de 136 kilomètres et la deuxième de 80 kilomètres, ouverte aux vélos électriques. Si la majorité des participants sont des hommes, le peloton accueille 13 % de femmes. Un chiffre plus élevé que dans l’édition française. Ensuite, en proposant une expérience dans « les mêmes conditions de course » qu’une vraie étape du Tour. Les routes seront notamment fermées par la police. A l’avant du peloton, les jeunes espoirs du cyclisme australien participant à la National Road Series s’élanceront dans le cadre d’une course organisée avec la fédération australienne de cyclisme. Les anciens coureurs Simon Gerrans, deux fois porteur du maillot jaune, et Mark Renshaw seront présents au côté des commentateurs David McKenzie et Matt Keenan.
L’ambiance village-départ sera également au rendez-vous dès le vendredi 19 mars à Kiama pour la récupération des dossards. Les partenaires de l’étape seront rassemblées autour d’un food court et d’un beer garden, mais aussi d’une exposition de photos et d’une scène où se tiendront des concerts. Le samedi, les premiers départs auront lieu à 7 h et le village sera ouvert jusqu’à 15 h 30, pour que les coureurs puissent « boire une bière, manger un morceau et célébrer avec leurs familles ». En moyenne, l’événement permet d’injecter 2,5 millions de dollars dans l’économie locale. L’Étape est d’ailleurs liée par un contrat avec l’État de Nouvelle-Galles du Sud et son agence de tourisme Destination New South Wales.
Contraintes liées à la Covid
Certains détails de l’organisation pourraient encore changer, dépendant des décisions de l’État sur les règles sanitaires d’encadrement des événements sportifs, Florent et son équipe espèrent pouvoir accueillir plus de monde que le seuil de 3 000 personnes aujourd’hui en vigueur. Une limite que Florent aimerait pouvoir dépasser. En effet, le chiffre de 3 000 comprend les coureurs, mais aussi « les volontaires, la police, etc… ». Cependant, Florent est confiant, « les choses vont très bien en Nouvelle-Galles du Sud ». Il espère que la mise à jour des règles sanitaires, qui doivent être annoncées cette semaine, lui permettront d’accueillir jusqu’à 4 000 participants.
En adéquation avec les règles en vigueur dans l’État, un Covid-19 safety plan est prévu. Les organisateurs s’engagent d’ailleurs à aller « au-delà de ce qui est requis » en rendant le masque obligatoire pour « le staff en contact avec les participants ».
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