Demain vendredi 15 décembre dès 7.00 am, 51 845 élèves* de l’état du Victoria pourront accéder par internet à leurs résultats au VCE, le score obtenu appelé ATAR leur permettant (ou pas) de poursuivre les études supérieures de leur choix. Comment les jeunes Français concernés voient-ils cet examen ? Est-il comparable au baccalauréat ? Peut-on ensuite rejoindre le système français ? Le Courrier Australien a mené l’enquête.
Un certificat très différent de notre baccalauréat
« Il ne s’agit pas d’un examen de passage, que vous pourriez rater » explique Delphine, professeure en Australie. En effet, il n’y a pas de réussite ou d’échec, il certifie simplement que vous avez achevé votre cycle d’études jusqu’à l’année 12 (niveau terminale). Vous pouvez obtenir un résultat très faible, vous aurez quand même votre VCE. « Simplement, vous ne pourrez peut-être pas entrer dans l’université de votre choix » sourit Delphine.
Les Français ont des séries générales L, S ou ES… Les jeunes Australiens du Victoria n’ont rien de comparable, si ce n’est un VCAL relativement proche d’un bac pro. Pour le reste, le système repose sur un choix de sujets extrêmement variés dont les combinaisons sont presque infinies. Cette année, par exemple, plus de 100 sujets de VCE étaient possibles dont 48 langues différentes (du khmer au perse en passant par l’hébreu ou le punjabi) et 24 VET plus techniques. Au total, les élèves en choisissent entre 4 à 7 qu’ils peuvent passer de façon étalée sur un, deux ou même trois ans. Seul l’anglais est obligatoire.
Radio ou dressage de chevaux

« J’ai une élève qui avait choisi sound production (radio), une autre a passé une unité un rapport avec le dressage de chevaux… tout est possible » déclare Delphine. Et les élèves aiment ça ! Mathilde, une jeune française, confirme : « On n’est pas obligé de faire des matières ennuyeuses. » « Si on rate, on ne peut pas blâmer les autres, en invoquant un sujet imposé » renchérit Delphine. Sindhu, australienne, assure préférer ce système où l’on n’étudie que ce qui vous plaît… à condition, bien sûr, que cela vous mène où vous voulez. Sindhu espère poursuivre des études de vétérinaire, elle a donc choisi : français, maths avancées, méthodes mathématiques, biologie, chimie et anglais. Il lui faudra obtenir 98 à l’ATAR pour intégrer l’université de son choix. En effet, les facultés imposent différents critères d’entrée : score et/ou matières.
Le mystérieux calcul de l’ATAR
Le fameux score final qui sera obtenu – l’ATAR – reste un mystère pour beaucoup. Il s’agit en réalité d’un rang qui vous place dans la moyenne générale de l’année. La « note » minimum est « 30 ou moins ». Le maximum est 99,95. Si vous avez 80, cela signifie que vous êtes dans le top 20 (sur 100) des meilleurs élèves de 2017 par exemple, pas que vous avez eu 8/10 de moyenne. L’ATAR considère les examens de fin d’année mais pas seulement. « En fonction des matières, le contrôle continu est pris en compte à raison de 40 à 60 % » explique Mathilde pour qui le principe est excellent. Autre spécificité, certaines matières donnent droit à un « bonus », ainsi le français ou le latin peuvent booster le résultat final.
L’élève est malade en fin d’année ? Là encore, le système a tout prévu. Un score ATAR pourra en effet être déduit du score obtenu au GAT, passé en juin, et associé aux notes de contrôle continu.
Limousine et soirée de gala

Et les résultats alors ? Jusqu’à l’année dernière ils étaient envoyés par SMS. Pour des raisons de confidentialité, il a finalement été décidé de procéder autrement, par Internet ou mail. Cela étant, les universités, qui suivent de près leurs candidats, peuvent aussi informer leurs futurs étudiants de leur réussite. Delphine : « Pour son VCE, mon fils a reçu un appel de l’université dans laquelle il souhaitait entrer. On l’a félicité pour ses résultats, on lui a confirmé qu’il avait une place et une bourse. Et… cerise sur le gâteau, on lui a annoncé qu’une limousine passerait le chercher pour l’emmener à la soirée de gala organisée le soir-même pour les meilleurs élèves du Victoria. » A quand la même chose en France ?
Valentine Sabouraud
Que se passe-t-il pour les élèves français ? Flavie Coulbault, Chargée de coopération éducative à l’ambassade de France à Canberra nous éclaire. « Les élèves qui souhaitent passer le bac général peuvent le faire dans les lycées de Canberra (Telopea Park School) ou Sydney (Condorcet). Il est également possible de se présenter en candidat libre, à Sydney ou en Nouvelle-Calédonie qui suit le calendrier de l’hémisphère sud. S’ils passent leur VCE ou tout autre certificat de fin d’études secondaires en Australie – il y en a autant que d’états -, ils bénéficient ensuite d’un sytème de reconnaissance des diplômes qui leur permettra de rentrer en France pour leurs études supérieures. Nous n’avons pas de visibilité claire sur ces retours, mais nous avons des chiffres sur les Australiens (donc les binationaux aussi) qui étudient en France. 61% vont en lettres et sciences humaines, 23% en droit, économie et gestion, 12,5% en sciences, 3% en pharmacie, médecine et je suis le cas d’un élève qui a intégré Polytechnique. Certains entrent aussi à Sciences-po, mais souvent plus tardivement et dans le cadre d’accords avec une université australienne. Notez aussi que nous avons une visibilité réduite du nombre d’enfants français passant le VCE car ils ne sont pas toujours inscrits au consulat. Dans nos registres, nous avons 1608 mineurs enregistrés dans le Victoria. » |
VCE : Victorian Certificate of Education. VCAL : Victorian Certificate of Applied Learning. GAT : General Achievement Test. ATAR : Australian Tertiary Admission Rank.
* Eligibles au passage du VCE en 2017, source VCAA
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