Un nouveau type de radar numérique australien, construit avec une série de poteaux de rugby modifiés, attire l’attention du monde entier. Un consortium dirigé par l’Université de La Trobe à Melbourne a en effet développé le radar numérique Tiger-3, qui est 10 fois plus sensible que tout autre radar de recherche.
Le chercheur principal, le professeur John Devlin, a déclaré que le radar serait utilisé pour étudier la météorologie spatiale, qui a un impact sur les systèmes de navigation et de surveillance pour les transports maritimes et aériens, ainsi que pour les systèmes GPS.
« Il mesure les réflexions ionosphériques à une distance d’environ 5000 kilomètres » a-t-il déclaré sur ABC Channel.
Le radar lui-même se trouve dans un champ près de l’océan à Buckland Park, une banlieue commerciale au nord d’Adélaïde. Il est constitué de fils tendus entre des poteaux de rugby légèrement modifiés.
Les radars ont d’abord été développés durant la Seconde Guerre mondiale, mais l’ingénieur Dr Eddie Custovic explique que la technologie a fortement évolué. La Trobe University Engineering et le personnel du Space Physics ont travaillé sur les radars numériques depuis les années 1990, et rien que la construction du radar Tiger-3 a nécessité le travail d’une équipe durant trois années.
« L’innovation principale se situe dans la technologie des logiciels qui sont utilisés pour analyser les données et le traitement du signal », a-t-il ajouté.
La plupart des radars sont encore analogiques ou hybrides, et la version numérique offre une plus grande sensibilité, une plus grande portée et un champ beaucoup plus large. Les chercheurs peuvent à présent le commander à distance depuis Melbourne et détecter des objets et des structures qui n’étaient auparavant pas visibles.
La technologie hardware a aussi connu une avancée significative. Le bloc de construction de base de toute l’électronique est le transistor, qui a été inventé en 1947. À l’époque, il était de la taille de la paume d’une main mais aujourd’hui il n’est pas plus grand qu’une dizaine de nanomètres !
Les données sont mesurées pour étudier la météo spatiale
Les radars numériques fonctionnent toujours sur base des ondes, utilisant des fréquences de 8-20 MHz dans la bande haute fréquence, mais l’électronique et le traitement du signal sont maintenant entièrement numérisés. Ce qui signifie que le radar est moins sensible aux bruits. Ils envoient de petites impulsions électriques dans la haute atmosphère, et un signal est ensuite réfléchi vers la Terre.
Les chercheurs mesurent les données pour étudier la météorologie spatiale, comme les éruptions solaires récentes. Celles-ci peuvent potentiellement interrompre l’alimentation des satellites, des systèmes de navigation et de surveillance pour la marine, les avions et le GPS pendant des semaines.
La recherche quotidienne aidera aussi les bureaux météorologiques à donner de meilleures prévisions et de guider plus efficacement la navigation maritime.
Le coût total du radar est de $ 1.7 millions. Le consortium a déjà vendu des radars à la British Antarctic Survey et à la South African Space Agency. Il est actuellement en pourparlers avec les forces de défense et les universités du monde entier.
Il y a actuellement 33 radars dans le monde qui sont utilisés pour étudier l’ionosphère de la Terre. L’Afrique du Sud possède le radar le plus sensible car entièrement numérique.
Le Dr Custovic affirme également que ce radar est si puissant qu’il pourrait remplacer des dizaines d’autres instruments de mesure. Il a ajouté que si trois ou quatre radars sont installés dans différents endroits de l’Australie, cela fournirait un champ de vision complet dans un périmètre de 5000 km autour de la terre ferme.
Regardez le reportage dans The Business ce mardi soir à 23 heures sur ABC TV !
Sources:NBC – ABC – Credit photo: Printscreen NBC
Discussion à ce sujet post