Les Etats-Unis ont accueilli mercredi un sommet « sans précédent » pour les îles du Pacifique, une région où ils sont en concurrence frontale avec la Chine, promettant plus d’aide et une implication accrue.
« Nous avons fait des réunions avec les dirigeants du Pacifique avant. C’était habituellement une heure à Hawaï ou autre part. Nous n’avons jamais rien fait de tel. C’est sans précédent », a affirmé à la presse un haut responsable de la Maison Blanche.
Ouvrant le sommet au siège du département d’Etat en présence d’une douzaine de dirigeants et représentants des îles, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a assuré à ces partenaires qu’ils « pouvaient compter sur les Etats-Unis ».
Dans une allusion à peine voilée à la Chine, il a insisté sur le fait qu’il s’agissait de garantir une « région indo-pacifique » qui soit « libre et ouverte et où tous les pays — qu’ils soient très gros ou tout petits — ont le droit de choisir leur voie ».
Le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, a souligné mercredi qu’il y avait eu lors d’un déjeuner un accord général sur « une vision partagée pour la région », en attendant l’adoption d’une déclaration finale sans doute jeudi.
Parmi les thèmes évoqués figure la lutte contre le changement climatique, cruciale pour ces petites îles du Pacifique dont certaines sont menacées à terme d’être submergées.
Lors de ce sommet de deux jours qui se conclura jeudi par un discours du président américain puis un dîner en grande pompe à la Maison Blanche, le gouvernement de Joe Biden doit dévoiler « de nouvelles initiatives substantielles » et de « nouveaux investissements » dans des domaines variés, qu’il s’agisse de l’environnement, de la santé ou de la lutte contre la pêche illégale, a assuré le responsable de la Maison Blanche, qui n’a pas voulu être identifié.
Joe Biden juge « très important » le contact personnel entre dirigeants, a fait savoir sa porte-parole Karine Jean-Pierre, « c’est ce que va montrer ce sommet ».
Ce sera de « l’argent frais », a assuré pour sa part le haut responsable.
Les débats rassemblent, outre les Etats de la région, deux territoires français et le territoire américain de Guam.
Interrogé plus spécifiquement sur les îles Salomon, qui ont une relation de plus en plus étroite avec la Chine, le responsable américain a assuré qu’elles participaient activement aux discussions.
Le Premier ministre Manasseh Sogavare a signé en avril dernier un vaste accord de sécurité, aux contours flous, avec Pékin. Nombre de pays occidentaux, et tout particulièrement les Etats-Unis et l’Australie, redoutent que ce pacte permette à la Chine d’établir une base militaire dans le pays.
Le haut responsable n’a pas une seule fois mentionné la Chine dans ses échanges avec les journalistes, mais assuré que les Etats-Unis abordaient la relation avec les îles et Etats du Pacifique, laissée en jachère depuis des décennies, « avec un certain degré d’humilité ».
Il a reconnu que les dirigeants de la zone s’interrogeaient sur le degré d’engagement des Etats-Unis, et sur leur capacité à le maintenir dans la durée: « Je pense que c’est l’une de ces choses qui ne peut pas être réglée par des mots, mais par l’action ».
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