L’industrie éolienne mondiale a installé 16% de capacités en mer supplémentaires en 2023, la 2e meilleure année de son histoire, en dépit d’un contexte macroéconomique difficile, selon le rapport annuel du GWEC, l’association du secteur qui voit le marché s’étendre au-delà de ses pays traditionnels.
La filière a raccordé l’an dernier 11 gigawatts (GW) de capacités en mer, 24% de plus que l’année précédente, pour atteindre à fin 2023 une capacité totale de 75,2 GW dans le monde, selon le Global Wind Energy Council.
Pour la 6e année consécutive, la Chine a dominé avec 6,3 GW installés en 2023. L’Europe a connu une année record, avec 3,8 GW (11 nouveaux parcs), notamment aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, et garde l’avantage sur la technologie, émergente, de l’éolien flottant, souligne le rapport.
A fin 2023, 41 GW et 34 GW étaient en service respectivement en Asie et en Europe, les deux régions formant l’essentiel des capacités mondiales dans l’éolien offshore.
Du fait d’obstacles immédiats (inflation, renchérissement des matériaux), le GWEC a réduit ses prévisions d’installations pour 2024-28 de 10% par rapport aux prévisions de l’an dernier.
Pour autant « gouvernements et développeurs restent déterminés à développer l’éolien en mer et les prévisions de marché à moyen terme restent résolument prometteuses », note Feng Zhao, analyste principal du GWEC.
L’organisation attend plus de 410 GW de capacités nouvelles construites sur la période 2024–2033. Elle estime cependant que la commercialisation de parcs flottants (par opposition aux éoliennes posées sur le sol marin, la technologie actuelle) ne devrait pas intervenir avant la fin de cette décennie, avec quelque 8,5 GW attendus d’ici 2030.
« La croissance de l’éolien marin est désormais bien plus qu’une histoire européenne, asiatique ou américaine », ajoute Rebecca Williams, responsable stratégie Offshore du GWEC, évoquant la montée en puissance de certains pays.
« Japon, Corée du sud, Australie, Philippines, Brésil, Colombie engagent aujourd’hui des actions résolues pour construire une filière complète », souligne-t-elle, évoquant l’attribution d’un premier parc en Australie et pointant « une nouvelle vague de marchés en Europe, autour de la mer du Nord, de la Baltique et de la Méditerranée. La Pologne y voit un moyen de stimuler la croissance industrielle, tandis que l’Irlande a défini un cadre de développement ambitieux ».
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